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Les ventes de scooters électriques Eccity accélèrent enfin
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Les ventes de scooters électriques Eccity accélèrent enfin

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Eccity conçoit, fabrique et commercialise des scooters électriques dans son atelier grassois depuis 2011. Depuis le début de l’année, l’entreprise voit enfin les commandes affluer. Dans le même temps, elle doit développer et repenser son réseau de distribution.

Christophe Cornillon a fondé Eccity à Grasse en 2011 — Photo : Olivia Oreggia

De la difficulté d’être pionnier. Christophe Cornillon en sait quelque chose, lui qui attend depuis 2011 et la création de son entreprise Eccity, que ses scooters électriques sortent de l’ombre. Mais depuis le début de cette année, les choses évoluent et la demande pour les deux et trois-roues électriques made in Grasse est à la hausse. Ainsi, le chiffre d’affaires à la fin du premier trimestre atteint quasiment celui réalisé sur toute l’année 2021 l’an dernier (600 000 euros en baisse à cause du Covid). "Je n’ai jamais été découragé parce que je suis convaincu, mais je pensais que ça évoluerait plus vite, concède le dirigeant. Cela fait dix ans qu’on se dit que ça va arriver, nous y sommes enfin !"

Tendance à l’électrique

Pour accélérer la cadence, Eccity a ainsi recruté et formé, passant depuis janvier de 2 à 7 personnes en atelier, soit un effectif total de 17 collaborateurs. "Au-delà de la reprise économique, il y a une tendance à l’électrique, portée par une évolution de la réglementation, comme le stationnement devenu payant à Paris pour les deux-roues thermiques ou l’instauration des ZFE", analyse Christophe Cornillon. Dans ces Zones à faibles émissions dessinées par la loi Climat et résilience, peut être réglementée la circulation des véhicules à moteur selon leur niveau de pollution. Après Paris, Lyon et Grenoble, Aix-Marseille, Nice ou Toulon s’y sont mises. Au 1er janvier 2025 dernier délai, toutes les villes de plus de 150 000 habitants devront s’y mettre. À cela s’ajoute bien sûr le prix de l’essence. "L’aspect économique joue mais je pense qu’il y a surtout une prise de conscience environnementale." Pour autant, le dirigeant reste prudent. Il lui faut gérer cette hausse de la demande alors que les approvisionnements restent perturbés. "Les pièces détachées arrivent au compte-goutte. Beaucoup de choses sont faites sur-mesure comme les amortisseurs, fabriqués en France. En revanche, nous avons réussi à nous approvisionner en batteries." C’est précisément ce "sur-mesure" qui fait la force d’Eccity. Depuis sa genèse, l’entreprise avance à rebours de l’obsolescence programmée. Les scooters comme les batteries étant assemblés à Grasse, "on sait ce qu’il y a dedans, on sait donc en assurer le suivi, réparer. La durée de vie, la réparabilité, c’est capital."

Atelier de fabrication de scooters électriques à Grasse — Photo : Olivia Oreggia

Un premier showroom à Paris

Ces scooters durables et écoresponsables équipent des collectivités comme la métropole de Nice, la ville de Paris ou une quarantaine de communes franciliennes. Mais les particuliers composent désormais la majorité des clients.

Pour se développer, Eccity doit repenser son circuit de vente, constituer un réseau de revendeurs, trouver des lieux d’exposition. Ainsi vient-elle d’inaugurer un premier showroom à Paris, vivier majeur de scootéristes. D’autres devraient suivre, dans la capitale et dans d’autres grands centres urbains. "Nous sommes obligés d’être agiles dans notre mode de distribution. Dans l’automobile ou le deux-roues, il va y avoir des changements dans le modèle économique de revente. C’est le principe de notre showroom parisien : exposer une gamme complète, dans une petite structure de proximité, peu coûteuse, qui nous permet de distribuer si besoin à l’autre bout de la ville." Eccity est par ailleurs déjà présente chez des partenaires à Lyon, Bourg-en-Bresse, Nantes, Cannes, Toulouse, Montpellier ou Nice. Marseille devrait suivre.

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