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Les murs végétaux de Garden Events poussent fort
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Les murs végétaux de Garden Events poussent fort

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Depuis Saulges, en Mayenne, Garden Events déploie des murs végétaux connectés pour les bureaux d’entreprises, d’Île-de-France principalement. Maxime Landini a créé sa start-up à 20 ans, dans l’atelier de sa maison familiale. En bonne croissance, Garden Events lance en mars un bureau-aquarium, va déployer son e-shop en B to B, et envisage une levée de fonds pour 2023.

Maxime Landini a ouvert son showroom dans les locaux de l’entreprise, à Saulges — Photo : Rémi Hagel

Ces dernières années, Garden Events a connu des croissances à deux voire trois chiffres. C’est facile quand on part de faibles montants, mais c’est tout de même révélateur d’une bonne santé. L’entreprise a dégagé un chiffre d’affaires 2021 de 250 000 € et compte atteindre les 450 000 € en 2022. Garden Events conçoit et installe des murs végétaux dans les entreprises. Ces installations connectées sont irriguées automatiquement, grâce à un suivi à distance. Un agent assure leur entretien une fois par mois.

Il crée son entreprise à 20 ans

Ce concept a été mis sur pied par le Sarthois Maxime Landini. "Je suivais une formation en horticulture quand j’ai découvert les murs végétaux de Patrick Blanc au festival des jardins de Chaumont-sur-Loire, dans le Loir-et-Cher". Une révélation qui le happe. Comment les multiplier ? Cela demande de s’affranchir de deux contraintes : la gestion de l’eau et le prix des végétaux. "J’ai fait de ces contraintes des atouts pour nos produits". De 2015 à 2017, le jeune homme affine ses recherches et crée ses premiers prototypes dans sa maison familiale, à Brûlon dans la Sarthe. Il crée sa SAS en 2017, à 20 ans.

Sa première initiative est un échec. "J’ai proposé ces murs végétaux de 2 m x 1 m aux commerçants de Paris, pour embellir leur magasin. Cela n’a pas marché. Car ce n’était pas adapté : ces commerçants ont besoin de surface commerciale". En 2018, Maxime Landini végétalise un mur en forme d’arche au concept store La Garçonnière, dans le quartier du Sentier à Paris. Coup gagnant. Il décroche ses premiers contrats importants pour les enseignes des marques Dim et L’Oréal (au palais des festivals à Cannes).

Les premiers modèles de mobilier en mars

Garden Events grandit avec son créateur. En 2021, l’entreprise est soutenue par Initiative Mayenne et intègre l’incubateur Village by CA Laval. Aujourd’hui, elle fournit ses murs végétaux sans fixation (sur roulettes), connectés, principalement pour les bureaux en open space, en location ou en vente. L’irrigation est gérée à distance, une réserve d’eau de cinquante litres donne un mois d’autonomie. Les plantes sont exotiques pour la plupart. "Ce sont des variétés que les gens n’ont pas l’habitude de voir. Pour nous, c’est différenciant". Maxime Landini s’enorgueillit d’être "le seul à proposer une solution de mobilier vivant et connecté, avec centralisation des données à distance". La start-up propose aussi des murs en extérieur, cette fois avec des plantes locales. Elle compte quarante-cinq entreprises clientes, ainsi que la commune de Levallois-Perret dans les Hauts-de-Seine. Les installations de 30 à 40 m2 reviennent à 600 euros/m2.

Par ailleurs, Garden Events a exposé un prototype de mobilier à Station F, l’incubateur parisien. Ce mobilier -Station Aqua- est constitué d’un plan de travail (bureau ou bar, selon la hauteur) adossé à un aquarium, lui-même chapeauté d’un bac de plantes. L’ensemble s’auto-alimente selon la technique de l’aquaponie. Les premiers modèles commercialisés vont être vendus en mars.

Sur la place du village

L’entreprise a investi un local sur la place de Saulges, face à l’église. Avec ses grottes, cette Petite cité de caractère est un haut lieu de la Préhistoire, situé en zone Natura 2000. La campagne mayennaise offre une image qui colle à l’état d’esprit du jeune entrepreneur, sans être trop isolé : pour les livraisons, l’autoroute n’est qu’à dix minutes. Un showroom y a été inauguré à l’été 2021. À l’écart, se trouve un petit atelier de 150 m2 où un salarié monte les murs végétaux. Un chantier démarre : la rénovation en bardage de bois de cet ancien hangar.

La petite équipe s’est étoffée.

À Paris œuvrent un commercial et un technicien de terrain. Maxime Landini sollicite aussi des spécialistes en free-lance : une écologue, un graphiste, une community manager, quasiment à chaque point cardinal de la France. 2022 va être consacrée à la poursuite du développement, notamment à la mise en ligne d’une première version du site de commerce en ligne en B to B. On y accédera notamment à un configurateur de mur végétal, pour les dimensions. En 2023, les recrutements permettront d’étoffer la force commerciale, en partie pour développer la clientèle des Pays de la Loire, et pour accélérer la stratégie digitale. Cette stratégie s’appuiera sur une levée de fonds estimée à 450 000 €.

À Saulges, l’arrière du magasin arbore l’enseigne "La belle et la crêpe". Comme il restait de la place et que le bourg se meurt, Maxime Landini compte ouvrir une crêperie bio et locavore pour la saison estivale.

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