Les industries de carrières de Nouvelle-Aquitaine inquiètes pour leur avenir
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Les industries de carrières de Nouvelle-Aquitaine inquiètes pour leur avenir

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La division néo-aquitaine de l'Union Nationale des Industries de Carrières et Matériaux de construction (UNICEM) représente 9 000 emplois, 300 entreprises et plus d’un milliard d’euros de chiffre d’affaires annuel. Patrice Gazzarin, son président appréhende l'arrivée imminente d'une nouvelle crise économique, et s'inquiète de l’avenir de la filière, dont l’activité dépend du BTP, secteur mis à mal par la crise sanitaire.

— Photo : Unicem

L’Union des industries de carrières et des matériaux de construction (UNICEM) rassemble toutes les entreprises en amont de la construction (BTP, transport, logistique…). Patrice Gazzarin, président de l’UNICEM Nouvelle-Aquitaine décrit une situation « compliquée et incertaine » pour la filière, au sortir de la crise sanitaire. « Le confinement a été un coup d’arrêt brutal sur l’activité des carrières et l’extraction de matériaux, faute de clients, raconte Patrice Gazzarin. Ces quinze premiers jours ont été terribles pour nous ». Ces clients sont les entreprises de BTP, qui ont dû elles aussi stopper leur activité avant de trouver des solutions pour que reprennent leurs chantiers.

L’activité du secteur des carrières et de l’extraction de matériaux a redémarré début avril, notamment en milieu rural, où travaillent près de 60 % des salariés de la filière. « Les PME ont redémarré rapidement. Nous sommes partis de presque zéro, pour gagner 10 à 15 % d’activité par semaine, précise Patrice Gazzarin. Depuis mai, nous commençons à être sous tension, parce qu’il faut rattraper le retard ». Pour le président de l’UNICEM Nouvelle-Aquitaine, l’arrêt, et non l’annulation des chantiers, « est une chance », puisque tous ces chantiers doivent être réalisés quel que soit le délai.

Une crise qui coûte cher aux entreprises

Durant la période de confinement, l’UNICEM Nouvelle-Aquitaine a affiché une baisse d’activité de 25 %. Mais ce n’est pas la seule source d’inquiétude pour les entreprises. « De nombreux clients ayant acheté des matériaux avant le confinement ont dû s’arrêter. Certaines entreprises rencontrent des difficultés de paiement ».

Plusieurs semaines après la fin du confinement, les 300 entreprises et 9 000 salariés de la filière sont toujours dans le flou concernant la continuité de l’activité, qui représente plus d'un milliards d'euros de chiffre d'affaires à l'année pour la filière. « Nous avons beau rattraper le retard en ce moment, ce phénomène ne durera pas, éclaire Patrice Gazzarin. Pour moi, cela devrait se prolonger jusqu’à juin, mais je suis très inquiet pour la fin de l’année et la crise économique qui va suivre ». Pour le président de l’UNICEM régionale, un plan de relance du secteur de la construction et de l’aménagement est nécessaire. « Nous manquons de logements, l’entretien des routes n’est pas suffisant, les réseaux d’eaux sont défaillants, regrette Patrice Gazzarin. Il faut que l’État investisse pour sauver nos entreprises. Si rien n’est fait dans les semaines qui viennent, des dizaines d’entreprises du secteur vont disparaître ».

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