Les hôtels Artyster veulent se déployer hors des métropoles
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Les hôtels Artyster veulent se déployer hors des métropoles

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Créée à Paris, la jeune chaîne d’hôtellerie-restauration Artyster a déménagé le siège de son groupe au Mans. Depuis 2018, ses quatre établissements se sont déployés sous la houlette d’Olivier Derycke qui a investi pour développer son concept d’auberge urbaine, à la fois hôtel, restaurant et centre d’art. Les ouvertures, ralenties par le Covid, devraient s’accélérer, au rythme de trois à quatre par an.

Olivier Derycke compte ouvrir trois à quatre établissements par an — Photo : Rémi Hagel

Situé à deux pas de la place de la République au Mans, l’hôtel-restaurant Artyster accueille le visiteur de ses couleurs joyeuses, en clin d’œil au festival Le Mans fait son cirque. La conception artistique de chaque établissement est confiée à un artiste-clé, ici Nokat. Sur 2 500 m2 de surface, le lieu abrite un restaurant, des chambres, mais aussi des espaces de travail (travail partagé ou salles de réunion), ainsi que des pièces dédiées à des événements culturels, voire des résidences d’artistes. En créant ces espaces où se mêlent diverses activités, Olivier Derycke, président-fondateur du groupe Artyster, souhaitait proposer aux clients "des moments inattendus. On ne vient pas seulement boire, ou dormir, mais on y trouve un supplément d’âme." Ces lieux hébergent surtout un public professionnel (corporate). "Nous offrons l’opportunité aux gens de passage de rencontrer la vie locale, des artistes, plutôt que de rester dans sa chambre à regarder la télévision". Au concept d’établissements en cœur de ville s’ajoute l’idée de proposer des produits locaux de qualité pour la restauration. "Pour rester abordables, nous faisons le choix d’élargir nos services pour financer la rénovation, plutôt que de monter en gamme". Rénover plutôt que bâtir, se trouver près des transports en commun : une préoccupation éco-responsable essentielle à ces projets. L’investissement au Mans s’élève à plus de quatre millions d’euros.

Artyster s’étend sur 2 500 m2 en plein cœur du Mans — Photo : Rémi Hagel

D’intrapreneur à entrepreneur

Olivier Derycke est à l’origine de ces établissements. Pendant vingt ans, il a travaillé dans le secteur hôtelier, il a notamment dirigé les opérations internationales de Louvre Hotels group. Toujours entre Paris et le reste du monde, il a fini par acquérir la certitude que "l’hôtellerie-restauration était un secteur en mutation profonde. J’ai la conviction qu’il faut retourner dans les territoires et décloisonner les fonctions". Le concept "d’auberge urbaine" qu’il met en place "peut exister hors des métropoles comme Paris ou New-York". Il a franchi le pas : "Je suis passé d’intrapreneur à entrepreneur. Jusqu’alors, j’étais un cadre dirigeant, j’aimais le challenge de racheter des boîtes, mais j’agissais dans un cadre protégé. Là, il s’agit d’investir son propre argent".

Avec le soutien de proches et de banques, il achète un premier lieu, à Clermont-Ferrand, en 2018. Après une période de travaux, le premier Artyster ouvre le 14 mars 2020… pour fermer le 17, pour cause de confinement. À Lyon, l’établissement quatre étoiles baptisé Maison Nô est repris en décembre 2018. Artyster au Mans a été acheté en mai 2019, rénové, puis rouvert le 23 septembre 2020… pour fermer le 31 octobre pour cause de confinement. Il a finalement démarré son activité en juin 2021. Un quatrième établissement (Ho36 Lyon) vient d’être repris à Lyon.

Détecter les talents

"L’égalité des chances est l’un des éléments fondateurs de mon envie d’entreprendre. J’ai pu rencontrer des mentors qui m’ont transmis des choses" explique Olivier Derycke. L’hôtellerie-restauration est un secteur qui permet à chacun de faire ses preuves, et le dirigeant veille à cela. "Nous détectons les talents, nous passons du temps pour les former". À la clé, des évolutions internes, des promotions. La politique salariale se veut attractive. Mais "c’est plus large que le salaire, nous sommes attentifs au bien-être. Les gens sont contents d’être là. Devant la crise d’attractivité de nos métiers, ils sont nos meilleurs promoteurs".

Bientôt Nantes

Le groupe compte une centaine de salariés pour un chiffre d’affaires normatif d’environ 7,5 millions d’euros. "Nous avons un plan de croissance ambitieux". Si le Covid cesse de mettre des bâtons dans les roues, le rythme des ouvertures envisagé sera de trois à quatre établissements par an à l’horizon 2025, pour une première étape. Le souhait sera de mailler la France entière, en se déployant à partir des lieux existants, pour "fonctionner en grappe". À moyen terme, "nous avons une volonté de croissance sur les Pays de la Loire, la Normandie, la Somme, la couronne champenoise. Nantes est l’une de nos cibles, Le Havre et Amiens aussi". Malgré tout, "nous restons prudents, nous attendons de parfaitement opérer nos établissements pour aller plus loin. Notre taille correspond à notre capacité de croissance."

D’abord installé à Paris, le siège du groupe a finalement déménagé au Mans, dans 350 m2 de bureaux, en dehors de l’auberge. "Nous avons été très bien accompagnés par les collectivités" se réjouit le dirigeant.

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