En 2021, la France a connu sa plus forte croissance depuis 50 ans, avec un taux de 7 % et l’emploi salarié a retrouvé son niveau d’avant-crise sanitaire. Les Pays de la Loire ne font pas exception à cette embellie. Le tissu économique régional, tous secteurs confondus, s’est révélé très résilient en 2021. C’est ce qui ressort de l’enquête de conjoncture annuelle menée par la Banque de France auprès de 1 400 entreprises de la région du 30 novembre 2021 au 4 février 2022.
Activité soutenue dans l’industrie et la construction
Première région de France pour la part des emplois industriels, les Pays de la Loire ont enregistré une hausse d’activité de près de 9 % sur un an dans l’industrie, même si les effectifs sont restés stables grâce au recours à l’intérim. Les entreprises du secteur de la construction ont, pour leur part, vu leur chiffre d’affaires progresser de près de 16 %, après une année 2020 difficile. Enfin, les services marchands, premier secteur de la région en nombre d’entreprises et en effectifs salariés, affichent une progression globale de 5,6 %.
Le tourisme à la peine
Les évolutions sont toutefois contrastées dans ce dernier secteur. Si les entreprises spécialisées en conseil et ingénierie atteignent une croissance de 10 % en 2021, les professionnels du tourisme restent à l’écart de cette dynamique positive. L’hôtellerie-restauration, tout comme les agences de voyages, a encaissé un recul de 12 % du chiffre d’affaires. Le monde du spectacle a limité la casse avec un chiffre d’affaires stable, mais une baisse de 14 % des effectifs.
Les investissements progressent nettement dans l’industrie (+ 9, 2 %) et dans la construction (+ 14 %), alors qu’ils sont globalement en retrait dans les services marchands, tirés par le bas par les secteurs les plus en difficulté. La rentabilité s’améliore nettement dans tous les secteurs, à l’exception des industries agricoles et alimentaires dont les marges s’érodent.
Difficultés d’approvisionnement et de recrutement
Pour 2022, les chefs d’entreprise anticipent une nouvelle hausse d’activité, notamment dans l’industrie et dans les services marchands et à l’exception de la construction, soutenue par un niveau d’investissement élevé. Les anticipations sont particulièrement optimistes dans l’hôtellerie-restauration qui devrait porter la croissance du secteur des services marchands. Les professionnels du tourisme espèrent, pour leur part, un rebond de 120 % en 2022. La croissance de l’activité devrait s’accompagner d’une hausse des effectifs dans tous les secteurs, tandis que les marges resteraient stables.
Sans surprise, les incertitudes portent sur les difficultés à s’approvisionner en matières premières et à recruter. Après un léger mieux au mois d’août, les difficultés d’approvisionnement se sont à nouveau renforcées, notamment dans l’industrie (70 % d’entreprises concernées) et dans le bâtiment (60 % d’entreprises concernées). Les entreprises éprouvant des difficultés à recruter sont encore plus nombreuses : elles sont 85 % dans le bâtiment, 68 % dans les services marchands et 50 % dans l’industrie. Pour Hassiba Kaabeche, directrice régionale de la Banque de France dans les Pays de la Loire, "augmenter l’offre d’emploi constitue, avec la réduction de la dette publique, l’un des deux défis majeurs de la France."
Indicateurs au vert en Loire-Atlantique
L’enquête de conjoncture, menée par la CCI Nantes Saint-Nazaire auprès de 2 000 entreprises implantées en Loire-Atlantique, témoigne également d’un net redémarrage de l’activité des entreprises du département. En 2021, les trois quarts d’entre elles ont enregistré un chiffre d’affaires stable ou en hausse (50 %) par rapport à 2020. Ce pourcentage est de deux tiers, si l’on prend 2019 comme année de référence. Une entreprise sur cinq a augmenté ses effectifs, alors qu’une sur dix seulement les a réduits. Pour 2022, sept entreprises sur dix anticipent une hausse ou la stabilisation à un niveau élevé de leur chiffre d’affaires. Les carnets de commandes sont bien remplis et l’indice de confiance des chefs d’entreprise dans l’avenir élevé (7 sur 10), notamment dans l’industrie et le bâtiment. Leurs craintes portent sur l’évolution de la situation sanitaire, le prix des matières premières, ainsi que les difficultés d’approvisionnement et de recrutement.
