Créée en 2019, la société KOB (pour Kind Of Blue), qui collecte et recycle du verre valorisé dans de nouveaux systèmes de filtration de l’eau, est en train d’achever la création de sa première unité de production à Toulouse. Elle mobilise pour cela un investissement de 1,5 million d’euros, financés sur fonds propres par les quatre associés fondateurs (Michel Kaluszynski, Jacques Teboul, Frédéric Navallon, David Dubreuil) avec le soutien de deux banques, le Crédit Coopératif de Toulouse et la Caisse d’Épargne Midi-Pyrénées. La ligne de production, en phase d’installation, sera testée jusqu’au 15 novembre, puis la mise en production commerciale des SandBag commencera.
60 tonnes par mois
SandBag, c’est le nom donné par KOB au produit de filtration qu’elle a inventé et qui a nécessité trois ans de R & D. Il s’agit d’un dispositif qui s’intègre à tous les filtres à sable utilisés dans la grande majorité des systèmes de filtration de l’eau, notamment dans les piscines mais aussi pour l’irrigation agricole ou le traitement des effluents industriels, et qui facilite considérablement leur entretien. Un média filtrant classique en vrac perd en effet sa capacité filtrante et se colmate au fil des saisons, rendant obligatoire l’usage de "backwashs" (contre lavage). Le filtre à sable équipé de SandBag, lui, ne se colmate pas et garde ses propriétés filtrantes tout au long de la saison sans recours à ce “contre-lavage” (90 % d’économie d’eau). Ces petits sacs sont en outre réutilisables à l’infini par simple rinçage saisonnier à l’eau claire avant de les replacer dans le filtre. Conditionnés dans des filets en rPET (issus du recyclage des bouteilles en plastique), ils contiennent un matériau semi-angulaire issu de la technique de l’implosion du verre qui, contrairement à celle du broyage, permet d’évacuer la majorité des étiquettes collées sur les bouteilles. “Nous avions identifié que le verre était un vecteur de filtration de l’eau, explique Frédéric Navallon, cofondateur de KOB et directeur du développement de la société. Nous avons alors eu l’idée de nous intéresser aux déchets de verre qui échappent au circuit traditionnel de recyclage. Il y a 1,5 million de tonnes de verre qui sont mélangées aux ordures ménagères en France et l’Ademe estime que cela représente jusqu’à 20 kg par an et par habitant. Nous captons ce verre dans les entreprises à 80 % et aussi auprès de bailleurs sociaux avec lesquels nous avons construit un partenariat. Nous travaillons avec des professionnels de la collecte, des entreprises d’insertion comme Green Buro et Easytri. Nous collectons aujourd’hui 30 tonnes par mois et nous atteindrons largement les 60 tonnes d’ici à la fin de l’année.”
Sous-licence
L’unité de production, elle, a été pensée d’une part pour être la plus compacte possible (moins de 600 m2) et située au plus près des zones de collecte de verre, d’autre part pour pouvoir être reproduite partout en France et dans le monde, dans une logique de circuit court, au sein des métropoles. "Nous projetons un chiffre d’affaires supérieur à 2,5 millions d’euros en 2024, qui sera constitué à la fois de la vente des Sandbag et de la vente de sous-licence de fabrication de l’ensemble de notre concept que nous amènerons clé en main, avec l’ingénierie, précise Frédéric Navallon. Nous nous concentrons pour l’instant sur le triangle Toulouse-Lyon-Nice mais nous avons déjà des contacts au Moyen Orient et en Asie."
