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L’entreprise de travaux sur cordes Ouest Acro appuie sa croissance sur le nucléaire
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L’entreprise de travaux sur cordes Ouest Acro appuie sa croissance sur le nucléaire

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La PME mayennaise Ouest Acro déploie ses travaux sur cordes depuis six agences locales en France, dont la plus récente à Chinon, poussée par l’activité des centrales du Val de Loire. Le nucléaire représente l’axe prioritaire de développement de l’entreprise, qui conduit par ailleurs des projets de croissance externe.

Les interventions sur les sites nucléaires représentent un tiers de l’activité d’Ouest Acro — Photo : Ouest Acro

Ouest Acro est leader des entreprises de travaux sur cordes en centrales nucléaires en France. Cette activité, qui représente aujourd’hui un tiers du chiffre d’affaires de l’entreprise (130 personnes, 17 M€ de CA) basée à Louverné, en Mayenne, va continuer de croître. "Cela constitue l’essentiel de notre stratégie de développement demain", appuie Luc Boisnard, le PDG. Les interventions en milieu nucléaire constituent la quatrième catégorie de métiers de travaux sur cordes de Ouest Acro, après celles sur bâtiments, sur sites industriels et en "milieu naturel" (falaises et ouvrages d’art). Depuis la première intervention sur la centrale nucléaire de Dampierre (Loiret) en 1998, Ouest Acro a développé son expertise jusqu’à intervenir sur l’ensemble des 19 centrales du pays.

Six agences locales

Créée il y a trente ans en Mayenne, Ouest Acro a progressivement ouvert des agences locales pour être plus proche de ses clients. "Dans nos travaux, on nous sollicite souvent en urgence, il faut aller vite. Autant être au plus près pour aller sur un chantier", décrit Luc Boisnard. Une agence a été créée au Havre (Seine-Maritime) en 1996, puis à Paris en 1998, à Bouguenais (Loire-Atlantique) en 1999 et à Chambéry (Savoie) en 2009. La nouvelle agence de Chinon (Indre-et-Loire), ouverte au printemps 2022, est liée à la centrale nucléaire mais va permettre d’intervenir sur les cinq centrales du Val de Loire et les deux du Sud-Ouest.

Croissance externe en préparation

"Les métiers de maintenance, d’entretien et de réparation sont des métiers d’avenir", assure Luc Boisnard. C’est avec ces métiers que Ouest Acro s’est développé, avec une croissance annuelle de 6 à 10 % chaque année. Les indicateurs sont au vert pour continuer sur cette lancée. Pour cela, le nucléaire ne sera pas le seul marché. "Il ne s’agit pas de devenir dépendant de cette seule activité", tempère le dirigeant. L’examen et l’entretien des ouvrages d’art garderont une bonne place : "Il existe 250 000 ponts en France, dont beaucoup sont en mauvais état", décrit-il. Et d'ajouter : "Nous avons un business plan mais, si des opportunités surviennent, nous les saisissons." Cela a été le cas avec les éoliennes du parc offshore de Fécamp (Seine-Maritime), en construction, qui ont mobilisé 30 collaborateurs d'Ouest Acro pendant plus de six mois.

Ouest Acro effectue ses travaux sur cordes aussi bien en milieu naturel qu’industriel. Ici, le chantier des fondations éoliennes pour le parc en mer de Fécamp — Photo : vuedici.org - Hugo pédel

Le dirigeant envisage également des opérations de croissance externe : "Je suis en discussion avec des confrères pour des rachats, dans le Sud-Ouest et en Alsace-Lorraine. Nous recherchons aussi des entreprises qui ne sont pas dans notre cœur de métier, comme complément de savoir-faire, par exemple sur l’amiante".

Face aux difficultés pour recruter, Ouest Acro a créé son propre centre de formation, certifié Qualiopi, en 2021 : Vertical Formation. Depuis, trente-deux personnes y ont été formées pour le certificat de premier niveau (cordiste), et une dizaine chaque année pour celui de deuxième niveau (technicien cordiste). Le diplôme de technicien cordiste met l’accent sur les modes opératoires de secours, dans l'assistance des pompiers par exemple.

L’Himalaya en 2023

Luc Boisnard s’apprête à retourner dans l’Himalaya, en 2023, pour une mission de dépollution — Photo : Ouest Acro

Luc Boisnard a marqué les esprits en 2010 en montant la première opération de dépollution française de l’Everest, et gravi son sommet. À l’époque, son équipe avait redescendu une tonne de déchets. Le dirigeant veut y retourner en 2023 et vise deux sommets : le Makalu et l’Annapurna. Cette fois, il espère redescendre 10 à 15 tonnes. Pour Luc Boisnard, ce projet personnel autant que philanthropique rejoint la même idée "du passage à l’action" qui a mené ce sportif à créer son entreprise à 23 ans, et à la développer avec succès.

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