Morbihan
L’éditeur MGDIS amorce sa mue pour grandir
Morbihan # Finance # Collectivités territoriales

L’éditeur MGDIS amorce sa mue pour grandir

S'abonner

Entreprise spécialisée dans le développement de logiciels de gestion à l’usage des administrations et établissements publics, MGDIS conforte ses acquis en s’imposant comme un acteur clé sur les questions de cybersécurité. Tout en célébrant son 40e anniversaire, la société vannetaise a engagé sa mue pour mieux intégrer le club des ETI.

Franck Mosser, PDG de MGDIS — Photo : MGDIS

Créée à Vannes en 1983 en vue d’accélérer l’informatisation des administrations, MGDIS se trouve désormais au cœur des décisions qui rythment le quotidien de l’action publique. L’entreprise a bâti son essor sur la dématérialisation du versement de subventions à travers le développement de Aiden, une solution digitale de gestion et de répartition de ces sommes, qui se situe à mi-chemin entre le portail de services publics et le logiciel ERP (entreprise ressources planning, NDLR). "Cet outil propriétaire assure encore 90 % de notre chiffre d’affaires", admet Franck Mosser, le PDG de MGDIS, dont la taille a doublé au cours des cinq dernières années. Partant de 9 millions d’euros de chiffre d’affaires et 103 salariés en 2018, MGDIS réalise pour sa 40e année d’existence un chiffre d’affaires de 18 millions d’euros avec des effectifs portés à 185 collaborateurs.

Ce leader de la dématérialisation des services publics a annoncé début juillet une fusion avec Telmedia, agence digitale des Hauts-de-France dédiée aux collectivités territoriales, qui sera effective janvier 2024. Sous le nom de Mgdis, le nouvel ensemble devrait accompagner près de 1 000 clients et générer un chiffre d'affaires de plus de 20 millions d'euros avec 200 collaborateurs répartis sur 3 sites en Bretagne, en Aquitaine et dans les Hauts-de-France.

Un club utilisateurs

Spécialisée dans l’édition de logiciels pour le pilotage de l’action publique, MGDIS occupe ainsi une position de leader sur le marché du pilotage financier des établissements de santé, ainsi que sur celui de la gestion des aides par les organismes publics, allant des communes aux ministères, en passant par les départements et les régions. Avec 320 établissements de santé équipés, MGDIS couvre 35 % du marché français, dont 60 % des centres hospitaliers universitaires (CHU). Du côté des collectivités, les solutions de MGDIS sont exploitées par plus de 200 communes et EPCI dont 15 métropoles, mais aussi par 45 départements et 11 régions. Franck Mosser explique une telle domination sur ces marchés cibles par un patient travail avec l’ensemble de ses clients (environ 610 références), à travers notamment l’animation d’un club utilisateurs.

MGDIS travaille désormais à étoffer son catalogue et ses compétences. C’est ainsi qu’a été mis en vente en septembre 2022, le dernier né de la gamme MGDIS. Co-construite avec onze directions de centres hospitaliers, cette solution baptisée Numens permet d’optimiser le suivi budgétaire des unités de soins médicaux, de résoudre les obstacles techniques en s’appuyant sur une interface de dialogue entre la direction administrative et financière et les services opérationnels.

Vers une labellisation en cybersécurité

"Nos clients étant contraints par l’obligation réglementaire d’établir une stratégie financière à 20 ans, nous venons instaurer un cadre d’échanges entre les profils managériaux, pour mieux régler les malentendus et tracer les futurs choix d’investissement en limitant les contraintes", assure Franck Mosser. "Numens nous fait gagner du temps sur la consolidation des données, ce qui nous permet de passer plus de temps sur l’analyse et les échanges", témoigne en substance David Cueille, responsable des finances et du contrôle de gestion du centre hospitalier intercommunal de Marmande Tonneins.

Dernier né de MGDIS, le logiciel Numens permet d’optimiser le suivi budgétaire des centres de soins médicaux — Photo : MGDIS

"Avec ce genre d’offres, qui a vocation à se déployer à l’international, dans les pays francophones pour commencer, nous confortons notre position sur un marché de niche et notre expertise à forte valeur ajoutée", reprend le dirigeant de MGDIS qui fait par ailleurs de la cybersécurité un enjeu fondamental, alors que des établissements publics ont affiché ces derniers temps une certaine vulnérabilité à des attaques par rançongiciel. L’éditeur vannetais a ainsi été retenu par Bercy en avril 2023, parmi une sélection des 21 PME de l’industrie numérique française, afin de bénéficier d’un accompagnement de Bpifrance vers l’obtention du label de confiance SecNumCloud de l’Agence Nationale de sécurité des services d’information (Anssi).

Des moyens importants pour innover

"Cette démarche soutenue à hauteur de 180 000 euros va nous permettre de mettre au point, de sécuriser et de valider nos méthodes, à travers des tests de déploiement et de recherche externe de failles sur nos infrastructures", assure Franck Mosser. Pour le dirigeant de MGDIS, qui a créé en 2021 un poste de responsable dédié à ces questions, l’équation est très simple : "Soit on fait de la sécurité une priorité et on met nos clients à l’abri, soit on disparaît".

De fait, si MGDIS ne dispose pas de solutions brevetées et emploie des ressources partenaires (hébergement OVH) comme des outils de développement (Node JS ou Mango DB) relativement accessibles, l’entreprise ne ménage pas ses efforts pour innover. "Chaque année, plus d’un tiers de notre chiffre d’affaires est consacré à la R & D, ce qui représente plus de 17 500 jours travaillés en 2022, dont plus de 5 700 en autofinancement avec le soutien de BPI", renseigne Franck Mosser, dont plusieurs collaborateurs restent impliqués auprès de l’enseignement universitaire et de l’École nationale supérieure d’ingénieurs de Bretagne sud (Ensibs) en particulier. "Nous prévoyons de maintenir un rythme équivalent d’investissement sur les années à venir. C’est le seul moyen de continuer d’enrichir la valeur d’usage, la robustesse et l’excellence de nos produits", signale le patron de MGDIS.

Atteindre une taille critique

L’ambition pour la société vannetaise, dans les 5 ans qui viennent, c’est de devenir une entreprise de taille intermédiaire (ETI) avec environ 300 collaborateurs et 30 millions d’euros de chiffre d’affaires. Bien que le télétravail reste largement utilisé et autorisé parmi les salariés, des investissements significatifs devraient être provisionnés pour les mois qui viennent. Ils devraient, à l’horizon 2025, élargir et reconfigurer les espaces de travail pour un meilleur confort des équipes, tout en réduisant les consommations d’énergie et d’eau des locaux de MGDIS.

Entreprise basée au parc d’innovation Bretagne sud à Vannes, MGDIS favorise autant que possible le télétravail — Photo : MGDIS

"Bien sûr, notre stratégie ne se résume pas à grossir sans fin, sourit Franck Mosser. Pourtant, atteindre une taille critique devient pour nous indispensable. Il s’agit de gagner en force et en crédibilité face à un secteur spécifique et exigeant, soumis aux appels d’offres et au code des marchés publics. Il s’agit également de peser davantage dans un écosystème numérique qui se densifie avec des acteurs extra-européens particulièrement puissants."

Morbihan # Finance # Ingénierie # Informatique # Collectivités territoriales # Services de l'Etat
Fiche entreprise
Retrouvez toutes les informations sur l’entreprise MGDIS