Moselle
Le site Stellantis de Trémery va produire un million de moteurs électriques par an
Moselle # Automobile # Investissement industriel

Le site Stellantis de Trémery va produire un million de moteurs électriques par an

S'abonner

Le constructeur Stellantis va renforcer la place du site de Trémery, en Moselle, dans la chaîne de valeur de l’électrification de sa gamme de véhicules. En plus du moteur baptisé M3, l’usine va produire le petit M2, pour la Citroën e-C3, et le plus puissant M4, pour équiper les Peugeot E-3008 et E-5008.

La nouvelle montée en puissance de la production, qui doit permettre au site mosellan de Trémery de sortir un million de moteurs électriques par an, est assortie de 37 millions d'euros d'investissements — Photo : Stellantis

En visite sur le site de Trémery, en Moselle, pour annoncer aux salariés la montée en cadence de la production des moteurs électriques, Carlos Tavares, le directeur général de Stellantis, a rappelé que depuis 2018, son groupe a "investi plus de 2 milliards d’euros dans ses usines françaises pour fabriquer 12 modèles électriques, mobilisant 7 usines". Dans l’usine Emotors de Trémery, fruit de la co-entreprise lancée avec Nidec Leroy-Somer, 100 millions d’euros ont déjà été investis : et cette nouvelle montée en puissance de la production, qui doit permettre au site mosellan de sortir un million de moteurs électriques par an, est assortie de 37 millions d’euros d’investissements.

Deux moteurs et un onduleur

Après le M3, le premier moteur électrique Emotors doté d’une puissance de 125 kW et lancé en 2022, qui équipe déjà la nouvelle DS 3 E-Tense ou encore la nouvelle Peugeot E-208, le site mosellan va produire deux nouvelles références. Avec d'un côté le M4, nouveau moteur électrique lancé en production en 2023, d’une puissance de 210kW, destiné à équiper les Peugeot E-3008 et E-5008. Pour compléter la gamme de motorisation, le constructeur produira aussi en Moselle le M2, le plus petit moteur, avec 90 kW, qui va équiper la nouvelle Citroën e-C3.

Autre nouveauté qui doit arriver dans l’usine mosellane en 2024, "la production d’onduleurs M2" vient s'ajouter à l’activité du site. Élément de la chaîne de traction, l’onduleur regroupe des fonctions d’électronique de puissance et des fonctions logicielles, visant à convertir l’énergie stockée dans la batterie en puissance utilisable par le moteur électrique, ou à récupérer l’énergie pour recharger la batterie lors des décélérations du véhicule.

Une usine au rôle "clé" pour Stellantis

Au final, la capacité industrielle de Trémery doit permettre d’alimenter les usines d’assemblage de 8 pays. Un rôle que le constructeur qualifie de "clé" dans le "renforcement de la chaîne de valeur de l’électrification Made in France de Stellantis". Dès 2030, le constructeur veut atteindre un objectif visant à commercialiser 100 % de véhicules électriques en Europe.

En plus du moteur M3, les équipes de Trémery vont produire les moteurs M3 et M4 — Photo : Stellantis

Pour Carlos Tavares, la "transformation de Trémery est emblématique de la mise en œuvre des ambitions d’électrification du plan stratégique Dare Forward 2030". Présenté en mars 2022, ce plan doit permettre au constructeur, qui a réalisé 189,5 milliards d’euros de chiffre d'affaires en 2023, de doubler son chiffre d’affaires net d’ici 2030, tout en maintenant une marge opérationnelle courante à deux chiffres. En parallèle, Stellantis veut atteindre la neutralité carbone d’ici 2038.

Des moyens et des doutes

L’objectif industriel est "accompagné d’un investissement de plus de 50 milliards d’euros dans l’électrification au cours de la prochaine décennie", insiste le dirigeant de Stellantis, qui ne fait pourtant pas mystère de son scepticisme face à la conversion du marché à la voiture électrique imaginée par le législateur européen. À peine les pays membres de l’Union européenne et le Parlement européen avaient trouvé un accord pour interdire, à horizon 2035, la vente de véhicules neufs à moteur thermique, que le patron de Stellantis faisait part de ses doutes, quand ses concurrents acceptaient leur sort.

Mais en parallèle, le dirigeant portugais a peaufiné la préparation de son groupe pour négocier au mieux ce virage crucial pour l’automobile. Trémery, soit "l’une des plus importantes usines de production de moteurs diesel dans le monde", s’est lancée dans la transition énergétique "dès 2018 avec l’appui de ses partenaires sociaux et des élus locaux", rappelle ainsi le groupe. Un groupe qui investit et prépare ses salariés : depuis plus de deux ans, 10 000 heures de formation dédiées à l’électrique ont été dispensées aux employés de Trémery pour acquérir de nouvelles compétences. "Au niveau national, l’Électrification Academy de Stellantis a dispensé plus de 70 000 heures aux salariés français", souligne la communication du constructeur automobile.

Moselle # Automobile # Industrie # Investissement industriel # Investissement
Fiche entreprise
Retrouvez toutes les informations sur l’entreprise NIDEC PSA EMOTORS