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Le site papetier Chapelle Darblay passe sous le contrôle de la Métropole de Rouen
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Le site papetier Chapelle Darblay passe sous le contrôle de la Métropole de Rouen

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La Métropole Rouen Normandie a décidé de préempter le site Chapelle Darblay de Grand-Couronne, annulant de fait la vente du site au fonds d’investissement normand Samfi-Invest associé à Paprec.

Nicolas Mayer-Rossignol, président de la Métropole Rouen Normandie (au centre de la photo en costume bleu), a décidé de préempter le site industriel papetier de Chapelle Darblay, près de Rouen — Photo : Robert Querret/JDE

C’est une première en France, selon Nicolas Mayer-Rossignol, président de la Métropole Rouen Normandie. La collectivité a "décidé d’exercer son droit de préemption sur la vente du site de Chapelle-Darblay". Une déclaration qui marque une étape supplémentaire dans le lent processus de pérennisation de la papeterie historique de Grand-Couronne, près de Rouen.

Un coût de 5 millions d’euros

La décision a été notifiée le 11 février à UPM France, filiale du groupe finlandais fabricant de papier UPM, le propriétaire vendeur de l’usine. Date qui marque le point de départ du délai juridique de deux mois pour un éventuel recours devant le tribunal administratif de Rouen.

Outre l’acquisition pour 5 millions d’euros du foncier (33 hectares) situé en bord à quai sur la rive gauche de la Seine, la préemption signifiée par la Métropole porte également sur la vente de la chaudière biomasse et des deux machines à papier, pour un montant de 3 millions d’euros. Des équipements nécessaires à la poursuite d’une activité papetière sur le site, défendue bec et ongles par les représentants des salariés toujours fortement impliqués et soutenus par les élus de l’agglomération.

Ce second volet d'investissement doit d’ailleurs être soumis début mars à l’approbation d’un conseil métropolitain extraordinaire. Une chose est certaine, il ne figurait pas dans les intentions d’UPM, qui envisageait une vente à la découpe.

Le consortium normand écarté

Le 15 novembre 2021, prenant de court les parties intéressées par ce dossier à rebondissements, le papetier UPM avait procédé à la vente devant notaire de l’usine, du terrain et des machines pour 8 millions d’euros au fonds d’investissement Samfi-Invest. Basé à Carpiquet, près de Caen, le fonds s'était associé dans l’opération à l’industriel du recyclage Paprec autour du projet d’installer une plateforme de réception et de valorisation énergétique des déchets et une unité de production d’hydrogène par électrolyse.

Cette transaction se trouve de fait annulée par la préemption de la Métropole de Rouen. "Sans cette intervention, le site aurait bien eu vocation à être démantelé, avec un projet s’inscrivant en totale contradiction avec les orientations stratégiques pourtant vitales pour le territoire, ses habitants et ses acteurs économiques", souligne le président de la Métropole Rouen Normandie. L'intercommunalité n’ayant pas la vocation de devenir papetier, le site préempté sera "revendu à très brève échéance à un industriel solide à même de remettre en œuvre une activité de recyclage et de production de papier et d’assurer son développement en phase avec la stratégie industrielle et les orientations stratégiques de la Métropole".

Le projet de Veolia associé au papetier canadien Fibre Excellence, visant une production de 600 000 tonnes par an de papier pour ondulé (PPO), pourrait donc être réétudié.

Précurseur dans le domaine du papier 100 % recyclé, le pôle industriel de Chapelle Darblay, qui générait 228 emplois directs et 800 indirects, demeure exemplaire en matière d'économie circulaire avec une capacité de recyclage atteignant 480 000 tonnes par an résultant du tri sélectif de 24 millions d'habitants. Il pourrait redevenir le "site européen du papier recyclé".

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