La décision a été annoncée le 27 janvier 2022 aux représentants du personnel dans le cadre d’un comité social et économique unique (CSEU) : la direction des Grands Moulins de Paris (CA 2021 : 471 M€ ; 1 000 salariés), fermera son usine nancéienne avant l’été prochain. "Ce projet s’inscrit dans un environnement économique marqué par une baisse régulière des volumes de farine et par un marché en surcapacité depuis plusieurs années", justifie dans un communiqué la filiale du groupe coopératif agricole et agroalimentaire Vivescia basé à Reims (CA au 30 juin 2021 : 3,1 Md€ ; 7 000 salariés). "Depuis 5 ans, le moulin de Nancy, connaît des difficultés structurelles et doit faire face à des contraintes de débouchés, liées notamment à une absence d’avantage concurrentiel."
Transfert des volumes
Cette fermeture permettra, toujours selon l’entreprise fondée en 1919, basée à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne) et détentrice des marques Campaillette, Copaline ou encore Francine, "de mieux saturer les plans de charge, en transférant les volumes vers ses autres moulins, en particulier ceux situés en Région Grand Est et en Île-de-France". Quatre moulins seraient donc concernés sur les huit que compte encore le fabricant de farines en France : Reims (Marne), Brienne-le-Château (Aube), Paris Gennevilliers (Hauts-de-Seine) et Verneuil-l’Étang (Seine-et-Marne).
Trente emplois supprimés
La fermeture du Moulin de Nancy, qui comptait près de 400 salariés dans les années 1980 et 1990, entraînera la suppression de 30 postes. Sur ce point, la direction s’engage "à préserver l’emploi en garantissant à chaque salarié concerné un accompagnement personnalisé, au plus près des besoins de chacun et dans le respect de ses intérêts, jusqu’à trouver une solution identifiée de nouvel emploi." Autrement dit, des mesures de reclassement interne et externe sont envisagées avec une dizaine de postes ouverts à Nancy, une cinquantaine dans le Grand Est et 150 au sein du groupe. Les Grands Moulins de Paris assurent qu’un soutien financier à la mobilité géographique et des plans de formation seront proposés.
Un bâtiment historique
Quant à l’avenir de ce site emblématique du centre-ville, rien n’est encore prévu. "Aucune décision n’est actée quant à la reprise du site de Nancy, confirme la direction. Conformément à la loi, un cabinet expert a été mandaté pour conduire des recherches sur un potentiel repreneur." Construite dans les années 1910 par la famille messine Vilgrain (Ernest Vilgrain, natif de Frouard, participera en 1919 à la fondation du groupe des Grands Moulins de Paris, NDLR.), l’usine de 7 hectares regroupant plusieurs silos, des ateliers ainsi qu’une minoterie de 22 000 m² sur neuf étages, détient le label Patrimoine du XXe siècle depuis 2015.
