La société tarnaise de R & D ARM Engineering, filiale du groupe ARM récemment formé, va développer une solution innovante permettant de fabriquer son propre hydrogène vert à domicile, avec de l’eau et de l’électricité, et de le stocker dans un réservoir installable sur un vélo à assistance électrique. “Ce réservoir permet de stocker de manière solide huit fois plus d’hydrogène dans un même contenant, d’environ 380 millilitres, grâce aux hydrures métalliques, et à une pression très faible, inférieure à 10 bar”, explique Marc Lambec, le président d’ARM. L’entreprise utilisera des vélos déjà sur étagère sur lesquels elle installera son système. Elle devrait présenter deux gammes de vélos électriques dans les mois à venir : un vélo tout chemin traditionnel (VTC) et un vélo pliant, pour les usagers qui stationnent dans les parkings en dehors des zones à faibles émissions (ZFE). “Nous devons faire des compromis en recourant à des vélos peu chers, argumente le dirigeant. L’innovation technologique que nous apportons reste chère et pour que ces vélos soient commercialisables à un prix raisonnable, nous devons maîtriser les coûts.”
Centrale poly énergies
Marc Lambec s’engage dans la voie du vélo hydrogène en faveur de la mobilité décarbonée après avoir mis en sommeil son projet de démonstrateur de rétrofit sur un véhicule Renault Espace. “Nous n’avons plus l’ambition à court terme de créer la filière rétrofit que nous avions initialement prévue en raison de la législation, trop lourde”, indique-t-il. ARM mène parallèlement d’autres projets. Le plus gros consiste en la création d’une centrale poly énergies pour rendre autonome en énergie un bâtiment industriel. Un autre chantier concerne le développement de groupes électrogènes verts. À cet égard, le chef d’entreprise a intégré, début 2023, les groupes de travail lancés par la Fédération nationale des travaux publics (FNTP) sur des sujets combinant énergie et machinisme. “Notre fil rouge est de trouver des solutions technologiques immédiates pour décarboner certains secteurs”, synthétise-t-il.
Cartes électroniques
Pour plus de cohérence, le dirigeant a aussi souhaité restructurer le groupe. “À l’origine, ARM Engineering était la holding commerciale du groupe, éclaire-t-il. Désormais, cette holding ne supportera plus les projets d’innovation. Elle a été rebaptisée en ARM Groupe. Nous avons créé en parallèle une nouvelle structure de R & D, nommée, elle, ARM Engineering. En créant cette nouvelle structure, j’ai racheté la société haut-garonnaise Utopia Electronics, qui fabrique de manière autonome des cartes électroniques et des logiciels d’exploitation.” De quoi soutenir tous les projets menés par le groupe. “Nous avons besoin de cartes électroniques aussi bien pour faire fonctionner des piles à combustible que pour bâtir un système de domotique énergétique”, précise Marc Lambec. Avec le soutien de l’agglomération d’Albi, ARM va prochainement implanter ses machines (deux lignes de production de cartes électroniques) et son siège social dans le bâtiment de 650 m2 occupé autrefois par l’ancien fabricant de compléments alimentaires Biovedas à Terssac (Tarn). Prochaine étape : recruter pour muscler sa force de vente. Le groupe a aussi contracté un prêt croissance de 400 000 euros auprès de Bpifrance et a remporté un appel à projets européen (400 000 euros), au sein d’un pool de 16 entreprises, dont l’objet consistait à rétrofiter un vraquier. Il a bon espoir d’être lauréat d’un appel à projets innovation de France 2030 sur lequel il planche depuis un an, doté d’une enveloppe de 250 000 euros.
