Le flex office est un principe d’aménagement des locaux professionnels consistant à̀ ne pas attribuer de poste de travail à̀ une personne nominativement, chaque collaborateur d’une même équipe pouvant choisir un poste chaque jour différent.
Ce mode d’occupation a le vent en poupe dans les entreprises alors que le développement actuel du télétravail réduit le taux d’occupation des locaux avec à la clef un certain nombre d’interrogations : faut-il conserver des locaux inoccupés, les chauffer, en assurer la maintenance à l’heure du réchauffement climatique ?
Au-delà de la dimension environnementale, le flex office pose également une question sociale et managériale liée à l’impact des lieux sur les relations sociales tissées dans l’entreprise et l’importance de la culture dans l’usage de ces lieux.
Or, aménager les espaces, en changer les affectations et les usages, modifie la structure des groupes sociaux qui les occupent quand les interactions entre salariés construisent des compétences collectives indispensables à la performance des entreprises. L’émergence de liens sociaux, de cohésion et de sens commun impliquent évidemment du travail collectif régulier et donc des espaces de travail le permettant.
Des lieux de construction de l'identité collective
Reste à savoir si le flex office répond à cette attente. Désormais, les bureaux, conçus comme des lieux de construction de l’identité collective, doivent exprimer les valeurs et les pratiques du groupe. Le choix des agencements et des éléments de décoration (nature des cloisons, type de mobilier, couleurs, revêtements de sol, luminaire…) vise également à créer du bien-être et de la satisfaction pour les salariés tout en contribuant à̀ créer un univers de travail favorable à̀ l’efficacité (travail individuel/ collectif / collaboration en présentiel ou en mode hybride). Il n’est pas certain que le flex office qui repose sur une mutualisation des espaces soit de ce point de vue un mode d’organisation optimal. Les espaces de travail permettant de créer des collectifs doivent être accessibles chaque fois que nécessaire pour le groupe et intégrer les éléments utiles à la construction identitaire du collectif. De même, la notion du bien-être n’est pas universelle et les attentes des salariés doivent souvent se contenter d’une proposition d’agencement " standard ".
Les projets de flex office en cours étant relativement récents, il faudra attendre les résultats des recherches de terrain pour comprendre l’usage que font les salariés de ce nouveau mode d’organisation des espaces professionnels pour évaluer leur impact sur l’efficacité collective.
