En 2021, Manulatex clôturera l’année avec un chiffre d’affaires autour de 9 millions d’euros, supérieur à celui de 2020, où l’entreprise de Champtocé-sur-Loire, filiale du groupe sarthois Bobet (70 M€ de CA, 350 collaborateurs), avait enregistré un repli d’environ 5 %, malgré un premier trimestre exceptionnel en hausse de 20 %, juste avant le début de la crise sanitaire. " Nous retrouvons cette année le chiffre d’affaires d’avant-crise et nous serons même sans doute au-dessus, constate Jean-Philippe Berthomé, directeur général de Manulatex qui a succédé le 1er janvier 2021 à Philippe Jaunault, parti en retraite après 33 années dans l’entreprise. Nous enregistrons une réelle reprise de l’activité et nous retrouvons de la croissance. Des affaires en cours se sont débloquées, parce que nous avons su garder le lien avec nos clients pendant la crise. Nous avons également quelques belles opportunités et de beaux projets potentiels, entre autres aux États-Unis et en Europe. Le lancement de notre nouvelle gamme de produits fin 2020 nous donne aussi de belles perspectives, avec par exemple des évolutions sur des aspects ergonomiques que n’ont pas nos concurrents. "
Présents dans quasiment tous les pays européens, les produits de Manulatex sont également commercialisés via des distributeurs au Japon, en Australie, en Afrique du Sud, aux États-Unis et au Canada ou encore en Amérique du Sud, l’export représentant plus de 60 % de son chiffre d’affaires.
R & D et dépôt de brevets
Spécialisée dans la conception et la fabrication d’équipements de protection, très majoritairement pour les secteurs de l’agroalimentaire et de l’agriculture, l’entreprise Manulatex réalise 70 % de son chiffre d’affaires avec des produits métalliques en cotte de mailles, destinés à plus de 90 % à l’agroalimentaire, le reste étant fabriqué en matière plastique.
Deux productions distinctes fabriquées sur deux sites voisins qui emploient au total 90 personnes, auxquelles s’ajoutent une quinzaine d’intérimaires. "Nous travaillons de plus en plus pour le secteur agroalimentaire, précise Jean-Philippe Berthomé, avec un niveau de sécurité qui augmente, rendue obligatoire par les normes en vigueur ou par les groupes eux-mêmes." Pour répondre à ces obligations, Manulatex innove, grâce à son bureau de R & D, et dépose régulièrement des brevets et des demandes d’homologation pour différents pays. Pour exemple, elle vise l’obtention du label UK CA avant le 1er janvier 2023, pour se renforcer au Royaume Uni avec ses produits en cotte de mailles. "Il reste des territoires où nous ne sommes pas présents, indique Jean-Philippe Berthomé, et nous voulons aussi continuer d’évoluer dans les pays où nous avons déjà des clients. Le potentiel est par exemple encore important aux États-Unis."
Nouvelle gamme de produits
Pour cela, l’entreprise a finalisé une nouvelle gamme de produits fin 2020 qui lui offre de nouvelles perspectives. "Cette gamme est appelée à durer, précise Jean-Philippe Berthomé, avec des certificats d’homologations obtenus pour 5 ans. Nos gammes comportent peu de produits totalement nouveaux mais résultent plus d’adaptations qui peuvent venir de demandes de nos clients. Nous allons déjà repartir prochainement sur un nouveau cycle de développement et d’améliorations. "
De nouveaux marchés pourraient bien aussi représenter dans les prochaines années pour Manulatex un autre levier de croissance. Au printemps 2020, dès le début de la crise sanitaire, l’entreprise avait vu arriver des commandes du secteur médical, pour des tabliers ou des manchettes en plastique utilisés habituellement dans le secteur de l’agriculture ou de l’industrie chimique. Ces produits, entre autres destinés à protéger les agriculteurs lors de leurs traitements de produits phytosanitaires, avaient alors été recensés comme pouvant être utilisés dans les hôpitaux. Si les commandes ont désormais diminué, le fabricant d’équipements de protection reste attentif à ce potentiel marché. "Cela nous a donné des idées, confie Jean-Philippe Berthomé, et nous allons étudier en 2022 pour nos produits les éventuels créneaux de développement, dans le médical ou le paramédical. Mais les normes et les réglementations sont importantes. "
En attendant, sur un marché de l’emploi tendu, l’entreprise continue aussi de recruter, mais difficilement, avec par exemple un fort besoin pour la fabrication de produits en cotte de mailles. Elle recherche plusieurs collaborateurs en CDI pour faire tourner la totalité de son parc de machines, qui fonctionne à environ 85 % de ses capacités faute de main-d’œuvre.
