En juin, un centre d’innovation flambant neuf sortira de terre juste à côté du siège historique de l’entreprise Serge Ferrari (1 400 salariés ; 338,7 M€ de chiffre d’affaires en 2022), à la Tour du Pin, en Isère. Fruit d’un investissement de 3,3 millions d’euros, ce nouveau centre de R & D devrait permettre de rassembler en un même lieu la grosse trentaine de chercheurs du site isérois de l’entreprise, qui fabrique des matériaux composites souples et innovants (textile technique).
"Notre R & D s’est beaucoup développée ces dernières années ; nos locaux devenaient saturés et tous nos chercheurs n’étaient pas situés au même endroit", justifie Philippe Espiard, directeur de la R & D du groupe. Ce centre d'innovation de 1 000 m² comportera des bureaux, et une partie expérimentale avec des laboratoires et une ligne de production pilote.
3 % du chiffre d’affaires consacré à la R & D
"Tout notre développement s’appuie sur l’innovation", poursuit le directeur. L’entreprise Serge Ferrari, créée en 1973, est d’ailleurs née d’une innovation majeure, la technologie Précontraint. Un procédé breveté qui lui a permis, depuis lors, d’éviter que les matériaux souples qu’elle fabrique ne se déforment dans le temps, tout en possédant une résistance et une très longue durée de vie (20 à 30 ans).
"En 2022, nous avons investi l’équivalent de près de 3 % de notre chiffre d’affaires en R & D", poursuit Philippe Espiard, soit environ 9 millions d’euros. "Mais notre recherche est toujours orientée business. Elle est tirée par le marché et son évolution", poursuit-il.
Au sein du nouveau centre, les chercheurs continueront donc de travailler en étroite collaboration avec les équipes marketing et commerciales, toujours dans l’objectif de servir le développement de l’entreprise. Développement qui s’est accéléré ces dernières années, puisque le chiffre d’affaires du groupe est passé de 172 millions d’euros en 2017 à près de 340 millions en 2022.
De nouvelles gammes de membranes issues de la R & D
Parmi les dernières innovations marquantes du groupe figure la membrane transparente souple, ou SFTE, permettant de concurrencer le verre mais offrant plus de flexibilité et de légèreté et donc plus facile à installer sur les chantiers. "Nous avons complété notre gamme d’offre avec cette nouvelle couverture totalement transparente, qui utilise très peu de matière", explique le directeur R & D.
Cette technologie a ainsi été choisie pour couvrir le toit du Grand Palais Éphémère, bâtiment provisoire d’environ 10 000 m² installé sur le Champ de Mars, à Paris, et destiné à accueillir certains événements artistiques et sportifs jusqu’à la fin des Jeux Olympiques de 2024. Autre exemple de technologie directement sortie des laboratoires de Serge Ferrari, la gamme Seemee Loop proposant des membranes réalisées à partir de matériaux 100 % recyclés. "Nous avons de grandes ambitions dans le domaine de l’écoconception", appuie Philippe Espiard. Et de rappeler la nouvelle stratégie RSE de l’entreprise, dont l’objectif est de poursuivre sa croissance économique sans impact environnemental et social supplémentaire.
