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Le fabricant de meubles Demeyere repris par le marocain Safari
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Le fabricant de meubles Demeyere repris par le marocain Safari

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Le fabricant de meubles nordiste Demeyere vient d’être repris par le groupe marocain Safari, par décision du tribunal de commerce de Lille. La reprise prévoit 238 licenciements, essentiellement dans le Nord.

Demeyere produit des meubles en kit à destination de grands groupes de distribution — Photo : Demeyere

Le tribunal de commerce de Lille a récemment validé la reprise, pour un montant de 4,9 millions d’euros, du fabricant nordiste de meubles en kit Demeyere par la société Cema Bois de l’Atlas, "premier producteur de contreplaqué en Afrique" et filiale du groupe marocain Safari.

Elle s’accompagne du licenciement de 238 salariés, "dont une centaine de départs volontaires" sur les 716 que comptait la société, basée à Pérenchies dans le Nord, en mars, affirme Thierry Dumont, responsable syndical CFDT. "L’essentiel des licenciements concerne des postes dans l’administratif, la production et la logistique sur les quatre sites du Nord. Sur les 108 personnes du site de production de Nersac (Charente), 95 sont repris", ajoute-t-il.

PGE et redressement judiciaire

Demeyere avait été placé en redressement judiciaire en décembre après d’importantes difficultés de trésorerie. Elle avait bénéficié d’un PGE d’une trentaine de millions d’euros en 2020, insuffisant pour faire face aux crises successives.

Six repreneurs potentiels s’étaient manifestés. Safari était l’un des deux derniers en lice, aux côtés d’un groupement formé par le nordiste Innovaxe et le lyonnais Market Maker, intéressé par le site charentais. "Le tribunal a estimé que Market Maker représentait un pivot trop important en termes d’évolution d’activité et de technologies. Cema avait une capacité financière bien plus importante, des fonds propres et le soutien d’un groupe. C’était le choix des reins les plus solides", assure l’un des deux avocats des salariés, Me Rudy Ouakrat.

PSE "faible" et activité maintenue

Le plan de sauvegarde de l’emploi devrait être faible, selon l’avocat. "Les mesures d’accompagnement ne seront pas très qualitatives. Le budget de formation est d’environ 1 500 euros par salarié, contre 3 à 10 000 euros dans le PSE d’une boîte en bonne santé. La quantité de salariés qui pourront en bénéficier sera minime compte tenu des fonds alloués".

Les activités de Demeyere (qui compte notamment Leroy Merlin, Conforama et Mr Bricolage parmi ses clients) ne devraient changer qu’à la marge. "Ils vont continuer à produire en grande série pour les gros clients. Il y a aussi une volonté de se diversifier sur de plus petites séries. Ça impliquera une évolution du matériel et des machines, donc des investissements à moyen terme", termine Rudy Ouakrat.

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