L’Agence France Presse utilisera la technologie de Q Branch pour ses photos au Qatar
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L’Agence France Presse utilisera la technologie de Q Branch pour ses photos au Qatar

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La jeune entreprise mayennaise Q Branch développe son ingénierie transdisciplinaire au service de grands comptes. Ce bureau d’études robotiques et designer en réalité virtuelle vient de concevoir un outil utilisé pour la première fois à l’occasion de la coupe du monde de football.

Alexis Paccou, Lauriane Cauchon et Quentin Mayet, les trois associés fondateurs de Q Branch — Photo : Q Branch

Q Branch (6 salariés, 350 000 € de CA) a conçu un boitier pour les appareils photos de l’Agence France presse (AFP). Cette invention va permettre d’assurer la transmission des données dans un contexte où l’alimentation et les réseaux peuvent être perturbés. Elle sera utilisée pour la première fois à l’occasion de la Coupe du monde de football au Qatar. Q Branch avait déjà collaboré avec l’agence, pour les Jeux olympiques de Tokyo et ceux de Pékin, en concevant des robots télécommandés, greffés à des appareils photos postés en hauteur et inaccessibles afin de pouvoir les piloter à distance.

Veolia et le CEA

Ce genre d’invention croisant plusieurs compétences (mécanique, informatique, électronique) constitue la marque de fabrique de la jeune entreprise mayennaise, dont le nom fait référence au service fournissant à James Bond ses gadgets technologiques. Les activités principales de Q Branch sont le bureau d’études et un studio de conception 3D. S’y ajoute une activité de design d’interfaces numériques. L’entreprise a été créée en 2019 par Quentin Mayet et Alexis Paccou, rapidement rejoints par Lauriane Cauchon, tous trois anciens étudiants de l’institut de Laval des Arts et Métiers, spécialisé dans les technologies de réalité augmentée et/ou virtuelle (AR-VR).

Ils ont déjà pour clients Veolia et le CEA (Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives). "Nous leur apportons une grande souplesse pour concevoir des prototypes. Ces grands comptes mettent six mois à deux ans en interne pour les réaliser, alors qu’ils doivent répondre à un besoin immédiat, décrit Alexis Paccou. Nous apportons aussi de la pédagogie aux industriels, car la 3D n’est pas forcément leur univers. Avec notre polyvalence, nous pouvons penser le produit de bout en bout. Nous délivrons du conseil sur l’ensemble du projet."

Croissance soutenue

Q Branch ne se considère pas comme une start-up, mais se reconnaît dans le statut de Jeune entreprise innovante qu’elle a obtenu (justifiant de travaux de R & D pour son compte). Son développement est soutenu et régulier, sans passer par des levées de fonds, même si les dirigeants avouent être "toujours à l’écoute d’éventuelles opportunités, de propositions d’investisseurs". La jeune entreprise compte 6 salariés et quatre alternants, répartis entre le siège à Entrammes (près de Laval) et le hub Plaine Images à Tourcoing (Nord). Elle envisage d’atteindre dix permanents en 2023 ou 2024, ce qui l’amènera à chercher, à moyen terme, des locaux plus grands. Son chiffre d’affaires de 350 000 € en 2022 "devrait croître chaque année de 200 000 €", évalue Alexis Paccou. Le prévisionnel 2023 atteint déjà quasiment le niveau d’activité de 2022. Et Q Branch entame ces jours-ci une nouvelle étape de son développement : "Nous passons à une prospection plus active, en contactant directement les entreprises", alors que, jusqu’à présent le développement fonctionnait essentiellement via les réseaux des fondateurs et le bouche-à-oreille.
L’entreprise possède quelques clients étrangers en Belgique et en Angleterre. L’aventure commerciale à l’international est, quant à elle, envisagée après 2024.

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