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QBranch va industrialiser ses robots utilisés pour photographier les JO 2024 
Laval # Électronique # Levée de fonds

QBranch va industrialiser ses robots utilisés pour photographier les JO 2024 

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L'entreprise mayennaise QBranch termine une levée de fonds qui va lui permettre de fabriquer en série ses robots QBot. Ils équiperont notamment les photographes de l'Agence France Presse aux JO de Paris. Ils permettent d'automatiser ou de piloter à distance et sans fil des appareils photo positionnés en surplomb de certains sites ou dans des zones difficiles d'accès.

L'entreprise mayennaise QBranch a développé un robot capable d'être commandé à distance par smartphone, pour faciliter les points de vue dans les zones de sécurité, en surplomb par exemple — Photo : Christophe Guibbaud / FFT

Créée en 2019, QBranch conçoit à Entrammes près de Laval des solutions "à la frontière entre réel et virtuel". L’entreprise mayennaise développe ses compétences en réalités virtuelle et augmentée, en robotique ou encore en infographie 3D.

C’est dans le domaine de l’audiovisuel que la TPE dirigée par Lauriane Cauchon et Quentin Mayet (l'autre cofondateur Alexis Paccou s'est retiré) s’est d’abord illustrée. Elle fournit notamment à l’Agence France Presse (AFP) des robots de recadrage des photos à distance pilotés par smartphone, ses QBot. Au-delà du simple cadrage, ces robots permettent d'automatiser ou de piloter à distance des appareils photo positionnés notamment en surplomb de certains sites ou dans des zones difficiles d'accès. Une solution qui conduit QBranch à être présente aux Jeux Olympiques 2024 en livrant l'AFP pour l'événement. " Ce sera une belle vitrine pour prospecter d’autres clients ", glisse Lauriane Cauchon.

De la R&D in situ lors de précédents JO

Si l’AFP représente une grande partie de son activité, QBranch a par ailleurs réussi à séduire une agence suédoise. Elle suscite aussi l’intérêt de clients américains et anglais avec ses QBot. "La photographie est à la traîne en robotique", commente Lauriane Cauchon.

Le QBot de l'entreprise mayennaise QBranch permet de commander des appareils photo à distance avec un smartphone. Une solution unique qui a déjà séduit l'AFP — Photo : Christophe Guibbaud / FFT

QBranch avait réussi à être référencée par l’AFP dès les JO de Tokyo en 2021 et les JO d’hiver de Pékin en 2022. "Cela nous a permis dans un premier temps d’améliorer les fonctionnalités du recadrage à distance à partir de smartphone. On a aussi travaillé à rendre notre robot plus léger. Jusqu’ici les solutions en audiovisuel existaient pour des plateaux télé, avec des moyens et une équipe. Mais pour des photographes, souvent seuls, elles sont lourdes, pas pratiques ni adaptées. Nous avons aussi fait en sorte de respecter les contraintes liées au transport en avion : le poids, la taille, l’absence de batterie au lithium, etc.", explique la jeune dirigeante. Et avec les conditions neigeuses au JO de Pékin, QBranch a imaginé un carénage, une protection étanche autour des robots et appareils photo.

Une levée de fonds pour industrialiser le prototype

Ces expériences ont mené QBranch à pousser la conception jusqu’au développement. "Nous sommes d’abord un bureau d’études. Mais à force de l’adapter, nous avons obtenu un produit finalisé qui n’existe pas sur le marché. On veut donc passer d’un prototype à une industrialisation du robot", précise Lauriane Cauchon.

Lauriane Cauchon, dirigeante et associée de QBranch — Photo : QBranch

L’entreprise termine d’ici fin mars une levée de fonds de 150 000 euros avec le fonds d’investisseurs locaux Symbiose 53, dont des membres entrent au capital à hauteur d’environ 10 %, ainsi que de la love money. L’enjeu est de produire une première série de trente exemplaires de ce Qbot avec l'objectif de commercialiser une vingtaine d’unités par an sur trois ans.

Le Qbot est la tête gondole de l’entreprise mayennaise qui a développé cinq gammes de solutions destinées aux professionnels de la photo. Par exemple, les Minicam, des modèles très compacts, étanches et résistants – " Ils peuvent être placés dans des buts de football et résister aux tirs de ballon ". Ou encore la Qbox qui permet de transférer des photos selon les conditions du lieu couvert : par ethernet, wifi, 4G, etc. "Elle assure également une stabilité électrique et permet d’alimenter en power over ethernet (PoE) ou en alimentation continue", présente QBranch.

Ces solutions ont notamment pu être testées lors de la Coupe du monde de football au Qatar fin 2022. Le Tour de France a aussi été le théâtre de mise en situation des outils de QBranch.

D’autres marchés ciblés dès fin 2024

Une fois l’effervescence des JO 2024 passée, les dirigeants mayennais veulent se projeter sur d’autres marchés que la photographie. Depuis août 2023, QBranch a été labellisée Vive Business Partner par le fabricant de masques de réalité virtuelle (VR). "Cela peut nous ouvrir des marchés, notamment sur le tracking", voit Lauriane Cauchon.

Cette technologie permet à la VR de mieux comprendre son environnement et de transposer les gestes de l'utilisateur dans la projection virtuelle. Avec ses compétences, QBranch pourrait se positionner davantage et se démarquer dans le domaine de la formation en entreprise par exemple. La TPE parvient à relier de vrais outils de travail à une interface virtuelle. Et à offrir des sensations d'utilisation réalistes.

Quentin Mayet, dirigeant et associé de QBranch — Photo : QBranch

La TPE emploie cinq salariés en plus des deux dirigeants associés, ainsi que deux alternants de l’Eseia, l’école d’ingénieurs du numérique à Laval. "Le chiffre d’affaires est de 350 000 euros. L'objectif est d'atteindre les 550 000 euros sur l’exercice en cours", précise Lauriane Cauchon. Le plan stratégique prévoit trois embauches d'ici 2027 sur des compétences distinctes en électronique, mécanique et commerce.

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