La vice-présidente de la Région Lilla Merabet sommée de quitter la présidence de Semia
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La vice-présidente de la Région Lilla Merabet sommée de quitter la présidence de Semia

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Suite à des révélations du Canard enchaîné faisant peser sur Lilla Merabet des soupçons de conflit d'intérêt, le président de la Région Grand Est, Jean Rottner, a demandé à la vice-présidente en charge de l'Innovation et de la Recherche de quitter la tête de Semia, l'incubateur régional de start-up.

— Photo : Région Grand Est

Lilla Merabet, vice-présidente de la Région en charge de l’Innovation et de la Recherche, va devoir quitter la présidence de l’incubateur régional Semia. Une demande expresse de Jean Rottner, président de la Région Grand Est, qui suit ainsi les recommandations de Sébastien Touzé, déontologue de la Région Grand Est, suite à des révélations du Canard enchaîné en date du 30 mai.

Il apparaît en effet que l’élue régionale, qui a entamé son mandat en janvier 2016, n’a pas déclaré à la Haute Autorité pour la Transparence de la vie Publique (HATVP) sa qualité de présidente d’Oxymore Résolution, société enregistrée en octobre 2016.

Démission par mesure de prévention

Lilla Merabet est présidente du Semia depuis juillet 2014, structure au sein de laquelle l’entreprise Fibermetrix, dirigée par son conjoint, a été incubée sur décision d’un comité d’engagement daté de mai 2014. Au regard de ces éléments, le déontologue recommande à Lilla Merabet de quitter ses fonctions de présidente du Semia « afin d’éviter toute situation d’interférence entre un intérêt public et des intérêts publics ou privés de nature à paraître influencer l’exercice indépendant et impartial de ses fonctions. »

Pas de conflit d’intérêt

Par ailleurs, en février 2016, la commission permanente du Conseil régional a désigné Lilla Merabet représentante de la Région au sein du Comité d’orientation du fonds Cap Innov’Est, qui a investi 600 000 euros dans la société Fibermetrix en décembre 2015. Pour cette situation, le déontologue conclut « qu’il n’existait et qu’il n’existe pas de situation d’interférence entre un intérêt public et des intérêts publics ou privés ».

Une nouvelle présidence au Semia issue de la société civile

Lors d’une conférence de presse, Jean Rottner a souligné que Lilla Merabet, qui conserve son mandat d’élue et la vice-présidence de la région, a certes « commis une erreur, celle de pas déclarer un changement de situation professionnelle à la HATVP » (cette situation a été régularisée depuis par l’élue, NDLR). Pour autant, Lilla Merabet « n’est pas mise en cause dans un soupçon de conflit d’intérêt. Compte tenu de la situation à traverser, il a été rappelé à tous les élus leurs obligations de déclaration auprès de la HATVP ».

Jean Rottner, qui a demandé à l'élue de ne pas s'exprimer pour le moment, a indiqué que « le Semia est une des structures les plus performantes de France et cela ne doit pas perturber les collaborateurs. Un nouveau président va être trouvé et je souhaite que dans ce type de structure, il ne s’agisse pas d’élus mais de chefs d’entreprise, de responsables de la société civile ».

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