Un chiffre d'affaires en passe de doubler pour atteindre cette année 350 000 euros et des effectifs prochainement portés de 5 à 8 salariés. Créée en 2014 et hébergée à l'espace Teknica au parc technologique de Soye à Ploemeur, MatandSim demeure une entreprise assez artisanale de l'aveu même de son fondateur, Arnaud Penin. C'est aussi parce que cet entrepreneur de 40 ans, docteur en mécanique des matériaux passé par l'Institut de recherche Dupuy de Lôme (IRDL) au sein de l'Université Bretagne Sud, bâtit prudemment une activité de pointe avec l'appui de ses parents et de ses proches. "Notre savoir-faire et notre valeur, c'est la production de mesures exploitables pour analyser le comportement des matériaux, éprouver leur résistance jusqu'au seuil de rupture. Si on travaille tout type de matériaux, du caoutchouc aux polymères, notre spécialité se concentre davantage sur les métaux, en particulier l'acier et l'aluminium", explique Arnaud Penin.
Des machines clés en main
Longtemps restreint aux laboratoires et à des usages strictement scientifiques, le marché de MatandSim s'est nettement élargi ces deux dernières années. "Nous avons ouvert un poste de commercial en alternance et refondu notre site internet", retrace le dirigeant qui s'est surtout appliqué à faire évoluer son offre. De quoi susciter l'appétit des industriels. "Plutôt que de vendre uniquement des calculs sous forme de prestations, nous avons mis au point, fabriqué et assemblé des bancs de test clés en main", souligne Arnaud Penin. Dans des secteurs aussi stratégiques que l'énergie, le transport, le naval, le bâtiment ou encore le spatial, d'importantes entreprises ayant un intérêt et une capacité à investir dans la R & D se rapprochent désormais de MatandSim qui dénombre assez peu de concurrents avec son niveau d'expertise. Parmi ses références, on peut citer EDF, Safran, GTT ou encore Trelleborg.
5 à 6 bancs de test par an
"Nous œuvrons dans un secteur de niche, en fonction des besoins spécifiques de chaque client. Placer le bon capteur au bon endroit pour en retirer la bonne mesure, c'est très loin d'être évident", sourit Arnaud Penin qui, parmi ses dernières réalisations, propose une machine de gonflement hydraulique pour tester le formage des tôles métalliques, mais encore un appareil de tension symétrique, son produit phare, un instrument de torsion ou encore une tour de chute. Autant d'équipements qui sont prolongées par des interfaces logicielles développées en langage Python afin de faciliter la prise en main et l'automatisation des essais. "Nous pouvons ainsi réaliser 5 à 6 bancs de test chaque année", reprend le chef d'entreprise. Si MatandSim n'envisage pas de levée de fonds, la TPE prévoit d'atteindre une dizaine de salariés et 800 000 euros de chiffre d'affaures d'ici 2026.
