Implantée depuis 1960 à Steenworde et Armentières, Traconord (45 salariés, 22 M€ de CA 2022) profite pleinement de la nouvelle dynamique dont bénéficie son principal terrain de jeu, le Dunkerquois. Spécialiste de la préfabrication béton pour l’industrie et le tertiaire, cette filiale de l’entreprise familiale belge Valcke Prefab Beton (350 salariés, 70 M€ de CA), basée à Ypres, travaille en effet dans un périmètre restreint, d’une trentaine de kilomètres autour de sa base. Au-delà, le coût du transport des lourds éléments préfabriqués affaiblit la rentabilité des opérations. C’est dire si la multiplication des projets de construction à Dunkerque et alentour fait les affaires de la PME, qui a vu son chiffre d’affaires quasiment doubler en un an.
Traconord vient d’investir 3,5 millions d’euros pour se construire un siège de 2 000 m² à Steenworde, vitrine de son savoir-faire. "Historiquement, nous avons toujours eu un dépôt de matériel à Steenworde, et nos bureaux à Armentières. Il était temps de réunir l’ensemble de nos 45 salariés sur un même site", décrit Evy Symoen, la directrice générale de Traconord.
Maîtriser la croissance
Cette nouvelle localisation rapproche encore Traconord de deux points stratégiques, l’usine d’Ypres où sont fabriqués les éléments préfabriqués qu’elle met en œuvre sur ses chantiers, et le territoire dunkerquois où elle signe actuellement d’importantes réalisations. L’entreprise, "en croissance régulière depuis toujours" selon sa dirigeante, a vu son chiffre d’affaires exploser entre 2021 et 2022, passant de 12 millions d"euros à 22 millions. "Nous avons été associés à plusieurs grands projets du secteur l’année passée, comme la réalisation d’une plateforme logistique de 60 000 m² pour Lidl, ou encore, la construction de la nouvelle usine Clarebout, à Loon-Plage". Des projets hors-norme, pour lesquels la PME repousse ses limites. "Nous n’avions jamais réalisé de projet aussi étendu que pour Lidl, ou aussi haut que pour Clarebout, pour qui nous avons fabriqué des poteaux de 33 mètres de hauteur. Ce sont de beaux défis pour nos ingénieurs et nos équipes, et des preuves supplémentaires de l’intérêt de la préfabrication. Le procédé est très connu en Belgique depuis longtemps, mais il est moins répandu en France, même s’il y a une accélération", se réjouit Evy Symoen. "Nous nous sommes notamment positionnés sur le dossier Verkor, nous attendons encore leur choix de prestataires. Mais nous anticipons plutôt une période de consolidation, pour cette année au moins, plutôt que de maintenir une croissance aussi forte que l’année passée", glisse la dirigeante.
Améliorer l’empreinte carbone
Rapide à mettre en œuvre, et permettant de limiter les nuisances pour les riverains des chantiers, la préfabrication offre une large palette de possibilités, comme le démontre le nouveau siège de Traconord. "Nous avons vraiment conçu le siège comme un show-room grandeur nature, en mettant en œuvre différentes techniques pour que nos clients se rendent compte directement de nos différents savoir-faire et du rendu de ce que nous leur proposons. Nous avons ainsi deux systèmes différents de structures pour les toitures, mais aussi, des poteaux de différentes formes", s’amuse Evy Symoen. Un travail est également mené pour améliorer l’empreinte écologique des éléments préfabriqués : ils peuvent intégrer une isolation de plus en plus épaisse, et la maison-mère travaille à réduire les émissions de Co2 de son procédé de fabrication du béton. Les éléments inutilisés ou abîmés lors de chantiers sont également systématiquement recyclés.
