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La nouvelle usine de Marie Morin, freinée dans ses travaux, ouvrira en décembre 2022
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La nouvelle usine de Marie Morin, freinée dans ses travaux, ouvrira en décembre 2022

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Alors qu’elle devait ouvrir en mars 2022, la nouvelle usine de Marie Morin, qui produira sa fameuse mousse au chocolat, ouvrira finalement en décembre. Le coût de ses travaux a flambé, passant de sept à 10,4 millions d’euros. Le spécialiste des desserts n’a pas le choix : il doit augmenter sa production pour répondre à une demande accrue.

Bruno (à gauche) et Eric Morin sont à la tête de l’entreprise créée par leur père — Photo : Julien Mota

Attendue pour mars 2022, l’unité de production du spécialiste des desserts haut de gamme Marie Morin (29 M€ de CA en 2021, en hausse de 19 %, 65 salariés et 25 intérimaires) de la zone des Châtelets, à Ploufragan, ne sera finalement terminée qu’en décembre. La faute à un permis de construire qui a tardé et aux nouvelles normes, issues notamment de la loi climat, qui ont freiné le chantier de l’usine qui produira le best-seller de l’entreprise (42 % des ventes totales) : la mousse au chocolat.

Les produits Marie Morin sont placés sur le marché des desserts premium — Photo : Julien Mota

Avec ce décalage dans le temps, le site de 2 900 m² va également coûter plus cher à la société basée à Quessoy. Le coût de construction est passé de 4,5 millions d’euros à 5,4 millions d’euros, en raison notamment de la hausse des prix des matières premières, comme l’aluminium. Quant à l’investissement matériel, il a doublé depuis l’annonce du projet, en avril 2021, passant de 2,5 millions d’euros à cinq millions d’euros. "Nous avons augmenté cet investissement pour le confort des équipes, en diminuant les ports de charges et les gestes répétitifs, et pour gagner en productivité", explique Bruno Morin, qui dirige avec son frère Eric l’entreprise qui porte le nom de leur mère. Cinq robots vont être installés pour œuvrer dans le domaine de la manutention et permettre une production plus rapide.

Surcoût de plus de trois millions d’euros

Le coût global de la réalisation est donc passé de 7 millions d’euros à 10,4 millions d’euros, une différence financée avec les partenaires bancaires de l’entreprise. Et assumée par Marie Morin. "Il y avait des certitudes sur les marchés : il ne fallait pas qu’on prenne notre place", souligne le chef d’entreprise. Car l’unité de production de Quessoy arrivait à saturation. La ligne de mousse au chocolat fonctionnait à 100 %, en trois huit, celle des desserts à 85 % et celle des yaourts aussi. À partir d’avril 2023, date à laquelle la production aux Châtelets de la mousse au chocolat en verrines fonctionnera à plein régime, et à partir de septembre pour la mousse en gros pots, la production du produit phare de Marie Morin sera pratiquement multipliée par trois par rapport à aujourd’hui. L’entreprise passera d’une production de 3 400 pots de l’heure à 12 000 pots. Les équipes travailleront à terme en 2X8, tout comme à Quessoy, qui est actuellement en 3X8. "Nous avons de la difficulté à trouver des salariés pour le travail de nuit qui n’est pas, de toute façon, dans l’ADN de notre entreprise", confie Bruno Morin.

Développer le marché hors domicile

Cette augmentation de la production permettra de répondre à la demande, notamment de la GMS qui constitue 80 % des ventes de l’entreprise (contre 12 % de grossistes et co-branding et 8 % d’export). Marie Morin ne peut pour l’instant répondre qu’à celle de plusieurs plateformes de Leclerc et d’Intermarché. Le déménagement de l’activité mousse dégagera 600 m² de surfaces de production à Quessoy et des espaces de stockage. Les machines, qui resteront puisqu’il n’y aura pas de transfert de matériel, seront utilisées pour la production d’autres produits parmi les 24 recettes estampillées Marie Morin, comme le moelleux chocolat ou le cheesecake. De nouvelles recettes, encore secrètes, y seront également produites, tout comme les produits destinés au marché hors domicile et hors foyers, que Marie Morin compte développer en offrant aux restaurateurs et petits faiseurs des recettes en vrac ou sous forme de poches. "Nous venons de gagner le prix snacking d’or pour notre poche de crème de citron de Corse", se félicite Bruno Morin. "Nous voulons proposer une offre cohérente et adaptée à ce marché." Elle prendra dans un premier temps la saveur de cette crème mais aussi celle de la mousson au chocolat, de la crème chocolat et du riz au lait.

Enfin, l’entreprise continue de muscler son staff avec le recrutement de trois commerciaux, d’un collaborateur dans le domaine de la supply chain, d’un autre dans la R & D. En production, six à sept opérateurs sont recherchés pour travailler à Quessoy, après le transfert des équipes mousse aux Châtelets.

Les produits Marie Morin sont placés sur le marché des desserts premium — Photo : Julien Mota
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