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La Métropole de Lille porte son conflit avec Alstom devant les tribunaux
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La Métropole de Lille porte son conflit avec Alstom devant les tribunaux

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La Métropole Européenne de Lille annonce le dépôt d’un recours en référé devant le tribunal administratif, afin d’obtenir des dédommagements dans le contrat à 266 millions d’euros qui la lie depuis 2012 à Alstom, pour la modernisation du métro lillois.

Les 27 rames de 52 mètres de long, pilotées par un nouveau système de guidage automatique, auraient dû être livrées pour le métro de Lille en 2016, puis en avril 2023 par Alstom — Photo : © Alstom-Samuel Dhote

Exaspérée par le retard qui ne cesse de s’accumuler dans le contrat qui la lie à Alstom pour la modernisation du métro lillois, la Métropole Européenne de Lille (Mel) annonce le dépôt d’un recours en référé devant le tribunal administratif. La métropole espère ainsi obtenir dédommagement, pour les 10 ans de retard qui se profilent dans la livraison des 27 nouvelles rames et du nouveau système de pilotage automatique du métro.

Signé en 2012, le contrat à 266 millions d’euros prévoyait une livraison en 2016, retardée puis décalée à avril 2023 en raison du Covid, des nouveaux matériels, censés permettre à la Mel d’anticiper la hausse prévisible de la fréquentation du métro. L’objectif consistait à "augmenter de 50 % la capacité de la ligne 1 et de 30 % celle de la ligne 2 tout en gérant l’obsolescence des rames VAL 206, mises en service entre 1984 et 1989", rappelle un communiqué.

Livraison en 2026, peut-être

Las, les derniers tests menés en septembre 2023 révèlent encore "65 anomalies bloquantes". Et il est désormais question de 2026 pour la livraison de la commande. Soit, 10 ans après la première date annoncée, et bien après les JO de 2024, dont la Mel compte pourtant bien se servir comme vitrine.

C’en est trop pour la métropole, qui claque la porte de la médiation entamée en 2022 entre les deux parties, et porte l’affaire devant la justice. L’action a pour but de "contraindre Alstom à remplir intégralement ses obligations aux termes du marché de modernisation du métro de Lille et à indemniser la Mel pour l’ensemble des préjudices subis, y compris en termes environnementaux".
Ou encore pour les préjudices liés à la lente dégradation des conditions de déplacements des 500 000 voyageurs qui empruntent quotidiennement le métro lillois.

Petit détail, cet empoisonnant contrat n’est pas le seul qui unit la Mel et Alstom : malgré le contentieux déjà bien enkysté, le constructeur s’en est vu tout récemment attribuer un autre, celui du renouvellement des rames du tram, représentant une jolie enveloppe de 125 millions d’euros. Reste à espérer que celui-ci soit honoré dans les temps.

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