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La Maison Sève remet le cacao à sa place
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La Maison Sève remet le cacao à sa place

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Sève, pâtisserie et chocolaterie lyonnaise, est devenu un des spécialistes de la transformation de fèves de cacao en chocolat. Avec l'ouverture de son musée-manufacture en 2017, le Musco, ses fondateurs, Gaëlle et Richard Sève s'attachent à transmettre l'histoire et l'origine de leurs produits.

En 2017, Gaëlle et Richard Sève ont ouvert le Musco, un musée manufacture où ils présentent les différentes étapes de fabrication du chocolat — Photo : Studio Erick Saillet

Derrière la verrière industrielle, une broyeuse à cylindre des années 1940 côtoie un torréfacteur ou un casse cacao, d’époque lui aussi. Des petites mains s’activent et témoignent du savoir-faire dont parlent tant Gaëlle et Richard Sève, fondateurs de la Maisons Sève. Au Musco, leur musée-manufacture, la scénographie est travaillée. Les portes en bois colorées de Salvador de Bahia (Brésil) surplombent une barque en bois traditionnellement utilisée par les cultivateurs de cacao d’Amérique du Sud.

Le musée, ouvert à Limonest (Rhône) en 2017, initie les visiteurs à la découverte des étapes de fabrication du chocolat : de la récolte dans les plantations de cacao à sa transformation finale. « La question de la transmission et de l’éducation autour du chocolat est primordiale, explique Gaëlle Sève. Notre parti-pris est de faire découvrir comment on fabrique le chocolat depuis l’origine des planteurs jusqu’à la tablette ».

Points de vente multiples

En 28 ans, la Maison Sève (CA 2018 : 5 M€ / 46 salariés) s’est fait un nom dans le domaine du « Bean-to-bar », (« de la fève à la tablette »). Si la mode autour de la provenance du chocolat s’amplifie, la chocolaterie Sève capitalise sur ce créneau depuis l’origine. « Nous proposons 14 crus en provenance d’Inde et d’Amérique du Sud », fait-elle savoir. Alors que 80 % de la production mondiale de fèves provient d’Afrique, Sève a pris le contre-pied en n’utilisant quasiment pas de fèves du continent africain. Seuls, des crus de Sao Tomé, une île du continent africain, figurent à leur sélection. « 30 tonnes de fèves de cacao sont travaillées chaque année », avance Richard Sève.

Photo : Studio Erick Saillet

C’est depuis Limonest que Gaëlle et Richard Sève s’attachent à transformer la fève de cacao en chocolat. Sur 1 500 m² dont 500 pour l’atelier, le musée-manufacture a nécessité 3 M€ d’investissement. L’entreprise dispose également de 600 m² à Champagne-au-Mont-d’Or pour la pâtisserie. Des Halles de Lyon Paul Bocuse aux corners des Galeries Lafayette de Bron ou de la Part-Dieu en passant par la boutique du quai Saint-Antoine à Lyon, les produits Sève sont vendus dans huit boutiques. 90 % de l’activité est réalisée en BtoC, le solde est fait auprès des professionnels, notamment pour les cadeaux d’affaires. En 2018, Sève a généré 5 millions d’euros de chiffre d’affaires, avec une équipe de 46 salariés permanents, qui peut grimper jusqu’à 70 pendant les fêtes. « 30 % de notre chiffre d’affaires se fait en décembre », insiste Gaëlle Sève.

Aventure familiale

Si le partage anime les dirigeants, la transmission est également familiale. À 49 et 51 ans, Gaëlle et Richard Sève n’ont pas hésité à engager leur fils dans l’aventure. Arthur, étudiant à l’Institut Français de la Mode (Paris), a donné un coup de main en fin d’année dernière au design des bûches de Noël. « Il nous a apporté son regard pour la confection des bûches en particulier autour de leur aspect et des saveurs », explique Gaëlle Sève. Un début de collaboration pour imaginer une possible transmission ? « On sème petit à petit notre vision et notre amour du métier », explique-t-elle. Avant d’avertir : « Mais ça doit rester un métier passion ».

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