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La fédération des transports de voyageurs Paca en quête de 200 conducteurs de cars
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La fédération des transports de voyageurs Paca en quête de 200 conducteurs de cars

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La Fédération nationale des transports de voyageurs Paca fait face à un besoin historique de main d’œuvre. D’ici à la fin de l’année 2021, le besoin est évalué à 200 postes et, d’ici une année, à 600 nouvelles embauches afin de pouvoir poursuivre l’activité dans des conditions satisfaisantes.

En Paca, la fédération des transports de voyageurs regroupe 120 entreprises de toutes tailles, soit 6 000 autocars et 8 000 salariés — Photo : D.R.

Face au déficit de main-d’œuvre, la Fédération nationale des transports de voyageurs (FNTV) Paca tire le signal d’alarme. "Pour la première fois dans l’histoire régionale du transport public, les problèmes de recrutement impactent la continuité du service public", s’inquiète même Jean-Paul Lieutaud, président de la fédération qui regroupe 120 entreprises de toutes tailles en Paca, soit 6 000 autocars et 8 000 salariés, dont 80 % sont des conducteurs.

"D’ici à la fin de l’année, nous avons besoin de 200 conducteurs et de 50 mécaniciens", indique Laurent Benvenuti, délégué régional de la FNTV, qui poursuit : "Sur l’année à venir, ce sont 600 collaborateurs qui vont être nécessaires, alors que le besoin traditionnel est de 300 à 400 personnes". Un déficit qui inquiète les représentants du secteur qui soulignent la conjonction exceptionnelle entre des difficultés structurelles et conjoncturelles, notamment les effets de la crise liée au coronavirus : la mise en place du pass sanitaire, la mise en activité partielle. Le secteur du transport de voyageurs fait face, par ailleurs, à un problème démographique. Conducteur est un métier vieillissant, avec un âge moyen de 50 ans. "Jusqu’au début de 2021, l’âge minimum de conduite d’un car était de 21 ans. En ajoutant cela à la faible attractivité du modèle social du métier (notamment à cause des rythmes de travail, NDLR), nous peinons à séduire les jeunes", commente Laurent Bevenuti. L’abaissement de l’âge minimum devrait désormais permettre à la fédération de travailler avec l’Éducation nationale et de recruter des jeunes à partir de 18 ans. "Nous construisons et lançons une offre de formation ambitieuse dans le cadre d’un CFA Transport public, basé à Marseille et à Nice".

150 titres de formation en cours

La FNTV a ainsi déployé une série d’actions pour parvenir à faire face à ses besoins de main-d’œuvre. Des opérations collectives de recrutement et des mises en relation immédiates entre les demandeurs d’emploi et les transporteurs qui recrutent. Selon la direction régionale du Pôle Emploi, il existe un vivier de plus de 1 000 personnes inscrites dans la catégorie "conducteur de transports en commun". "Fort de ce constat, nous mettons en place des job dating dans les six départements de la région", précise Jean-Paul Lieutaud.

Des sessions de formation sont également mises en place, avec Pôle Emploi et Opco Mobilités. "Dans les quatre mois à venir, toujours en partenariat avec le Pôle Emploi, 150 titres vont ainsi être financés et ce, dans tout le territoire, de Briançon à Nice en passant par Avignon. Dans les Alpes-Maritimes, nous allons lancer une session originale de formation d’apprentis à la maintenance de cars et de bus. Nous allons travailler avec la Région, avec les maires afin de susciter des vocations". Des campagnes d’affichage et de publicité sont également programmées afin d’informer sur ces formations." Enfin, la fédération, consciente des difficultés liées à l’exercice du métier, va engager une réflexion sur son modèle social, sur ses rythmes et ses minima.

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