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La cidrerie Kerisac investit 400 000 euros pour monter en gamme
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La cidrerie Kerisac investit 400 000 euros pour monter en gamme

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La cidrerie Kerisac, basée à Guenrouet en Loire-Atlantique, investit 400 000 euros dans son outil de production pour accompagner son évolution vers une production pur jus. Cette stratégie de montée en gamme doit permettre à la PME de mieux valoriser sa production sur un marché du cidre compliqué.

Laurent Guillet, directeur commercial de Kerisac et arrière-petit-fils du fondateur — Photo : Kerisac

Créée il y a tout juste 100 ans à Guenrouet, en Loire-Atlantique, la cidrerie Kerisac (40 salariés, 10 M€ de CA en 2019) injecte 400 000 euros dans son outil de production. 300 000 euros sont consacrés à l’achat d’une nouvelle presse à pistons qui permet d’optimiser le pressage, en extrayant 8 % de jus supplémentaire. Un investissement complémentaire de 100 000 euros a financé l’augmentation des capacités de stockage de 200 000 bouteilles supplémentaires des cidres en pur jus. Issu de la première presse des pommes, le cidre pur jus a un arôme plus développé. « Cet investissement a pour objectif d’accompagner notre évolution vers une production plus qualitative. Sur un marché du cidre tendu et compliqué, car la filière dispose de peu de moyens pour assurer la promotion de ce produit, nous souhaitons mieux valoriser notre gamme de cidres doux, brut, traditionnel et demi-sec pour dégager des marges plus importantes », explique Laurent Guillet, directeur commercial de Kerisac et arrière-petit-fils du fondateur.

Montée en puissance du cidre bio

La montée en gamme de Kerisac passe également par le développement de la part du bio. L’objectif de la PME est de la porter de 6 - 7 % actuellement à 15 % dans les années à venir. « Si toute notre production n’est pas en bio, nous nous sommes toutefois dotés, à l’occasion de nos 100 ans, d’une charte RSE qui limite les entrants. Par ailleurs, nous signons avec les producteurs des engagements sur 15 ans à un prix minimum de marché dans une démarche de partenariat dans la durée », assure le dirigeant. Cette stratégie doit permettre à Kerisac de monter en gamme, tout en gagnant des parts de marché. Actuellement, l’entreprise est numéro 3 du cidre bio en France et la première marque à avoir proposé un cidre bio IGP Bretagne en GMS (Grande et Moyenne Surface).

Crêperies, GMS et export

Kerisac réalise 55 % de son chiffre d’affaires dans ce circuit de distribution. « Nous nous développons au niveau national grâce à de grandes enseignes, qui à l’instar d’Auchan, nous offrent une couverture de toute la France », commente Laurent Guillet. L’entreprise écoule 35 % de sa production dans les crêperies et restaurants avec 2,5 millions de bouteilles vendues en France (56 % des volumes étant réalisés en Bretagne). Ces deux canaux de distribution ont toutefois souffert de la crise sanitaire. « L’activité des crêperies et restaurants s’est arrêtée net avec le confinement. Et en GMS, les cidres n’ont pas été mis en avant par les magasins, ni jugés prioritaires par les consommateurs. Nous ne récupérerons pas le chiffre d’affaires que nous avons perdu, alors qu’en 2019, sur un marché du cidre en retrait, nous avions enregistré une croissance de nos ventes de près de 3 % en valeur », déplore le dirigeant qui s’attend à une perte de 10 à 12 % de son chiffre d’affaires à la fin de l’année. La vente en ligne et l’export y contribuent chacun à hauteur de 5 %. Kerisac est présent dans 22 pays, notamment en Russie qui représente 65 % des ventes en Europe. Les consommateurs australiens apprécient également beaucoup la marque, proposée notamment par la chaîne de crêperies Four Frogs.

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