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La Banque Populaire Alsace Lorraine Champagne anticipe un exercice 2023 compliqué
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La Banque Populaire Alsace Lorraine Champagne anticipe un exercice 2023 compliqué

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Dans un environnement marqué par les hausses de taux et le ralentissement de l’investissement des entreprises, les dirigeants de la Banque Populaire Alsace Lorraine Champagne s’attendent pour 2023 à une contraction des encours de crédits et à des résultats en repli par rapport à ceux de 2022.

Thierry Cahn (à droite), le président du conseil d’administration de la BPALC, et Dominique Garnier, son directeur général — Photo : BPALC

Une année "record". Après avoir bouclé 2021 sur les "meilleurs résultats de l’histoire de la banque", Dominique Garnier, le directeur général de la Banque Populaire Alsace Lorraine Champagne (BPALC), et ses 2 548 salariés ont réussi à faire encore mieux sur l’exercice 2022 : un produit net bancaire en hausse de 4,4 % pour atteindre 626 millions d’euros et un résultat net, comptabilisé à la norme IFRS, à 135 millions d’euros soit une hausse de 10 %.

L’encours de crédit de la banque, soit un total de 28,8 milliards d’euros, en progression de 4 %, témoigne de la dynamique de 2022. Les crédits d’équipement, accordés aux entreprises de la région, ont augmenté de 8 %, pour atteindre un encours total de 7,9 milliards d’euros. "Sur ce segment de marché, nous avons une forte part de marché", se félicite Dominique Garnier. Si les crédits accordés aux particuliers pour acheter leurs logements ont bien tenu pendant un semestre, le "marché habitat s’est bloqué au tournant de l’été, sous la pression de la hausse des taux", rappelle Dominique Garnier. Au final, l’encours des crédits habitat de la BPALC a atteint 17,4 milliards d’euros soit une augmentation de 4,3 %, avec un premier semestre qui représente 75 % de la croissance annuelle constatée.

Sur l’ensemble de l’exercice, la collecte de l’épargne monétaire de la BPALC s’établit à 24 milliards d’euros et enregistre "un recul de 5,5 %" par rapport à l’année précédente, souligne Dominique Garnier. Déjà, le directeur général de la banque note les premiers signes d’un retournement de tendance : l’épargne financière gérée par la BPALC, soit un total de 7,5 milliards d’euros, doit "retrouver des couleurs", estime Dominique Garnier, évoquant notamment l’inflation qui pousse les ménages à "puiser dans les bas de laine".

Un "ralentissement" et des "doutes"

Le début de l’exercice 2023 confirme cette orientation : "Ce sera différent", résume Thierry Cahn, le président du conseil d’administration de la Banque Populaire Alsace Lorraine Champagne et président du conseil de surveillance du groupe BPCE. "Dans le groupe BPCE, au premier trimestre 2023, nous avons enregistré une baisse de 29 % sur le résultat net", détaille le banquier, qui précise que le produit net bancaire du groupe a augmenté sur la même période de 1 %, reflet selon lui de la "solidité" des banques constituant le réseau BPCE.

Si le niveau des crédits à la consommation accordés jusqu’à présent dans les agences BPALC reste "sur le même trend" qu’en 2022, les crédits habitat se sont effondrés de 30 à 40 % en valeur. "Nous retrouvons donc les niveaux de 2015 ou 2016", précise Dominique Garnier. Concrètement, quand les banques se refinancent à 4 %, les taux planchers des dernières années ont vécu : le directeur général de la BPALC anticipe une remontée des taux de crédits autour de "4,5 à 5 %". Sur le crédit équipement, Dominique Garnier note un "ralentissement", lié selon lui aux "doutes des entreprises à investir dans le moment".

"Actuellement, nous sommes pris dans un effet de pincement, le temps que les nouveaux crédits viennent remplacer les anciens", détaille le directeur général. Un mécanisme, conjugué à une meilleure rémunération de l’épargne réglementée, qui explique la dégradation attendue du résultat net de la banque. Pour autant, pas d’inquiétude : la BPALC affiche un ratio de solvabilité à 19,7 %, soit presque le double de l’exigence réglementaire.

Évoquant les difficultés des banques régionales américaines, Thierry Cahn assure que "cela n’a rien à voir avec les banques françaises", du fait notamment des règles prudentielles appliquées en Europe. L’occasion pour le président du conseil d’administration de la BPALC de rappeler les particularités du modèle coopératif, qui présente en période faste des "résultats moins éclatants" mais s’appuie sur la "confiance des sociétaires" : En 2022, la BPALC a distribué un total de 30 millions d’euros à ses 332 000 sociétaires, soit des intérêts en hausse de 66 % par rapport à l’année précédente.

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