"Une performance remarquable." Le directeur général sortant de la Banque Populaire Alsace Lorraine Champagne (BPALC), Dominique Wein, ne cachait pas sa satisfaction en dévoilant les résultats de sa banque pour l’exercice 2020 : un produit net bancaire qui atteint 565 millions d’euros, le "plus élevé de l’histoire" et un résultat net de près de 122 millions d’euros, soit "le plus important de l’histoire de la banque". Dominique Wein laisse donc la barre du navire BPALC avec un défi compliqué pour son successeur, Dominique Garnier : faire mieux.
Pour 2021, Dominique Wein s’attend à "une montée des défaillances d’entreprises", et donc à une montée du coût du risque, qui a déjà augmenté de 55 % pour la BPALC en 2020, pour atteindre 55 millions d’euros. "L’avalanche de défaillances attendues n’est pas arrivée en 2020. Ce sera pour 2021", anticipe Dominique Wein, qui assure mesurer "l’incertitude" du moment et pour autant, "rester optimiste". La gestion de la banque lui permet en effet d’afficher un ratio de solvabilité de 21,6 % soit le "double de l’exigence réglementaire", l’autorisant à "aborder sereinement les difficultés économiques et financières liées à l’environnement actuel".
Deux milliards de crédits produits pour les professionnels
Considérant que les pouvoirs publics ont joué leur rôle pour maintenir les entreprises les plus fragiles à flot, avec notamment le dispositif des Prêts garantis par l’État, que la BPALC a distribué à tour de bras, en acceptant plus de 13 500 dossiers pour un montant total de 1,6 milliard d’euros, Dominique Wein lève le voile sur un dispositif complémentaire au Prêt Participatif Relance imaginé par le Gouvernement, les prêts participatifs régionaux, "tournés vers les TPE", encore actuellement "en réflexion avec les services de la Région" : "Les problèmes ont donc bien été pris en charge", martèle le banquier.
Si les conséquences de la crise sanitaire restent encore le sujet numéro un pour le nouveau directeur général de la BPALC, Dominique Garnier, la production de crédits montre qu’une part non négligeable des 860 000 clients de la banque pense à l’avenir : hors PGE, la banque a accordé 2 milliards d’euros de crédits à ses clients entreprises et professionnels, dont "733 millions d’euros (+5,3 %) sur des crédits d’équipement pour les professionnels (artisans, commerçants, profession libérale, agriculteurs, viticulteurs et TPE)", pour une production totale de crédits qui a atteint 5,7 milliards d’euros, en augmentation de 1,5 %. Au total, l’encours de crédits de la BPALC atteint 25,7 milliards d’euros, en progression de 14,6 %.
Des chiffres qui illustrent aussi la capacité des collaborateurs de la banque à assurer la continuité des opérations. "Le taux d’engagement des collaborateurs est de 86 %", se félicite Dominique Wein. "C’est un niveau que l’on observe plutôt dans des entreprises asiatiques…" Non content de dépenser 2 millions d’euros dans des ordinateurs portables pour permettre aux 2 700 collaborateurs de la banque de travailler depuis leur domicile, le directeur général a accentué l’effort mis dans les assistants virtuels, ces robots qui sont capables de traiter les opérations courantes pour laisser plus de temps aux conseillers. "Nous comptons aujourd’hui 61 robots", précise le directeur général sortant.
