Une micro-usine ouvrira à Lyon fin juin au Bel Air Camp, à Villeurbanne, où est déjà installée la vingtaine de collaborateurs du bureau lyonnais de Kickmaker. L'agence de conseil parisienne accompagne les entreprises dans leur processus d’industrialisation de produits high-tech.
Une inauguration qui devait initialement avoir lieu en octobre 2019, une semaine après l’incendie de l’incubateur lyonnais. « Le sinistre a perturbé le projet, il a fallu faire beaucoup de travaux mais, dès cet été, Kickmaker aura 300 m2 d’espace privatif dans notre bâtiment pour leur micro-usine », indique Pauline Siché-Dalibard, directrice du Bel Air Camp. Un lieu pour tester, assembler et fabriquer sur place des mini-séries, et qui profitera évidemment à la communauté de start-up de l’incubateur. « Avoir sur place un prestataire qui a l’expertise et les machines pour mieux maîtriser l'industrialisation, cela permettra aux entrepreneurs de gagner un temps fou », reconnaît Pauline Siché-Dalibard.
Attirer de nouveaux clients en Auvergne-Rhône-Alpes
Pour Kickmaker, la micro-usine lyonnaise, qui a coûté « plusieurs centaines de milliers d’euros », a aussi pour objectif d’attirer de nouveaux clients en Auvergne Rhône-Alpes, à l'image de la start-up grenobloise Drone Interactive, créée en janvier 2018 (9 salariés). Elle développe une attraction avec des drones pour les parcs de loisirs couverts. En 2018, Vincent Rigau, le fondateur, fait appel à Kickmaker pour l'aider sur la conception de la coque de son drone et des protections des hélices. « Nous avons mis en place un système d’assemblage par clips qui a permis de simplifier la production du drone et de réduire nos coûts de fabrication », décrit Vincent Rigau.
150 ingénieurs à recruter en 2021
« Aujourd’hui il est très facile de faire des prototypes mais quand il s’agit de passer à l’échelle d’un produit grand public, avec les contraintes commerciales, financières et techniques que cela implique, ça se corse vraiment », approuve Vincent Despatin, l’un des cofondateurs de Kickmaker. Expatrié en Chine pour Altran, il rencontre Eric Elmlas et Nathalie Chevallier, en charge de l’industrialisation chez le fabricant de robots Aldebaran. Ensemble, ils lancent Kickmaker en novembre 2016, à Paris et à Lyon.
En juin 2019, ils inaugurent leur première micro-usine, appelée KAL (Kickmaker Assembly Line). Parmi leurs partenaires figure le Groupe Seb, basé à Ecully, pour qui Kickmaker a industrialisé dans sa micro-usine parisienne le vélo électrique haut de gamme Angell, créé par l’entrepreneur Marc Simoncini et fabriqué en France. « Nous avons pensé le vélo pour qu’il s’adapte à l’outil de fabrication de Seb et nous avons formé leurs équipes à la manière de l’assembler en grande série », explique Vincent Despatin.
Kickmaker emploie aujourd'hui 147 collaborateurs dont 90 % d’ingénieurs. Après un chiffre d'affaires de 12 millions d'euros réalisé en 2020, la PME prévoit une croissance de 50 % par an et le recrutement de 150 nouveaux ingénieurs en 2021, dont plus d’un tiers à Lyon. L’agence devrait ouvrir un nouveau bureau à Nantes en avril et envisage déjà de se déployer à Amsterdam, Berlin ou Cambridge.
