Haut-Rhin
Jacob Holm, le spécialiste haut-rhinois des non-tissés mise sur l'industrie 4.0
Haut-Rhin # Textile # Investissement

Jacob Holm, le spécialiste haut-rhinois des non-tissés mise sur l'industrie 4.0

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À Soultz dans le Haut-Rhin, l’entreprise Jacob Holm introduit la collecte automatique de données dans ses procédés industriels grâce à un programme d’investissement en trois ans. Pour le site français de ce groupe d’origine danoise spécialiste des voiles non-tissés, il s’agit de moderniser ses lignes de production. Prochaine étape : la production à base de fibres naturelles.

Christophe Richard est arrivé à la tête du site de Jacob Holm à Soultz-Haut-Rhin il y a un peu plus d'un an — Photo : ©Charlotte Stiévenard

Le site Jacob Holm à Soultz-Haut-Rhin entre dans la deuxième phase d’un plan d’investissement en trois ans. À terme, environ cinq millions d’euros doivent lui permettre de moderniser les deux lignes de production de cette usine qui réalise 70 millions d’euros de chiffre d’affaires et produit des rouleaux de textile non tissés vendus principalement en Europe, mais aussi en Amérique du Nord, dans le secteur de l’hygiène (lingettes, couches), de l’emballage et de l’industrie automobile.

« Aujourd’hui, nous voulons aller vers l’industrie 4.0 alors que le site était peu robotisé jusqu’alors, explique Christophe Richard, directeur depuis un peu plus d’un an. Les 170 employés produisent 25 000 tonnes de voiles fins en rouleaux chaque année, fabriqués à base de fibres synthétiques agglomérées grâce à des jets d’eaux selon la technique de l’hydroliage. Parmi les clients de Jacob Holm, installé à Soultz en 1995, on retrouve des leaders mondiaux du marché de l’hygiène comme Procter and Gamble. Le siège social du groupe fondé à l’origine par une famille danoise (CA : 300 M€, 700 collaborateurs) est aujourd’hui non loin de là, à Bâle, en Suisse et il possède deux autres usines aux États-Unis et une en Espagne.

Modernisation du site

Selon Christophe Richard, à Soultz, cette modernisation du site haut-rhinois implique d’introduire la collecte automatique de données dans les procédés industriels. La première phase du plan d’investissement a débuté cette année sur la plus ancienne ligne de production. Elle a été équipée de nouveaux détecteurs de métaux et d’un système de contrôle en ligne par caméra qui permet de repérer toute contamination visuelle, comme une tache de rouille ou un petit paquet de fibres. La deuxième ligne, construite dans les années 2000, doit être, elle aussi, mise à jour, ainsi que les machines qui préparent les fibres en début de chaîne. « Il s’agit d’atteindre la meilleure qualité possible dans un marché concurrentiel » indique le directeur.

Selon Christophe Richard, le deuxième chantier prioritaire de l’entreprise est la production de non-tissé à base de fibres naturelles. « Il y a une véritable attente de la part des clients et nous voulons anticiper d’éventuelles futures réglementations européennes sur le plastique », remarque Christophe Richard qui rappelle que Jacob Holm Soultz travaille sur le sujet depuis sept ans. « Nous avons déjà adapté nos machines pour traiter le coton par exemple, mais notre production en fibres naturelles ne représente pour l’instant que quelques pourcentages seulement. »

Le travail des fibres naturelles reste difficile

« Le travail du coton ou de la viscose (à base de bois) par exemple reste plus difficile que celui des fibres synthétiques à base de pétrole, précise Christophe Richard. Celles-ci sont hyper calibrées. Vous faites fondre un polymère. Vous le faites passer par des filières, des sortes de plaques avec des trous et, à la fin, vous avez le diamètre et la longueur qui vous convient. Avec les fibres naturelles, on retrouve plus facilement des irrégularités et des impuretés. »

Alors que l’approvisionnement en matière première reste également irrégulier, l’entreprise avance donc avec une certaine prudence dans ce domaine, même si elle estime avoir pris une certaine avance sur le sujet. Selon Christophe Richard : « C’est un des axes prioritaires de l’équipe de recherche et développement du site qui compte trois personnes ».

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