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Interpellé par les patrons niçois, le PDG d’EDF annonce des baisses du coût de l’énergie en 2024
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Interpellé par les patrons niçois, le PDG d’EDF annonce des baisses du coût de l’énergie en 2024

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PDG d’EDF depuis novembre 2022, Luc Rémont était à Nice pour rencontrer, à l’invitation de la CCI azuréenne, des chefs d’entreprise du territoire inquiets face à la flambée des prix de l’énergie et au manque de visibilité sur la question.

Ancien président notamment de Schneider Electric France, Luc Rémont est le PDG d’EDF depuis novembre 2022 — Photo : Olivia Oreggia

Quid de la crise énergétique et des tarifs de l’énergie dans les mois à venir ? À l’invitation de la Chambre de Commerce, des chefs d’entreprises azuréens sont venus au Campus des métiers de Nice rencontrer Luc Rémont, PDG d’EDF. À la tête de la Verrerie de Biot, Anne Lechaczynski est revenue face à lui sur "les trois mois perdus l’hiver dernier à pleurer misère pour essayer de trouver des solutions alors qu’on ne nous en offrait aucune. J’ai découvert que les plus gros avaient accès à certains contrats et pas les petits comme nous, c’est insupportable." L’entreprise familiale a vu sa facture énergétique multipliée par trois l’hiver dernier, "au final, par deux après les aides de l’État." Pierre Ippolito, président de l’UPE06 (Union pour l’entreprise) a quant à lui interpellé le grand patron sur la volatilité des prix.

"Il y aura une baisse sur 2024"

"Nous vivons une économie de guerre sur l’énergie depuis 2022 qui s’est traduite d’abord par une explosion des prix du gaz et, par conséquent, une explosion des prix de l’électricité, a rappelé Luc Rémont dans cet exercice de pédagogie. Et cette crise énergétique s’est produite la même année qu’un problème industriel pour EDF, à savoir la découverte d’un phénomène générique, technique sur nos centrales nucléaires." Voilà pour le rappel des faits, avant de confier avoir "plus de sérénité pour aborder ce deuxième hiver, avec beaucoup plus de réacteurs ouverts. Il y aura une baisse sur 2024, c’est clair". Une quarantaine de réacteurs opérationnels sur les 56 que compte la France, c’est huit de plus que l’an dernier. De quoi rassurer l’auditoire.

Les chefs d’entreprises azuréens ont rencontré Luc Rémont au Campus des Métiers à Nice — Photo : Olivia Oreggia

Des contrats de long terme

Mais c’est une autre annonce dans le discours de Luc Rémont, qui a retenu finalement l’attention des dirigeants présents, et créé une certaine surprise : la possibilité de contractualiser avec l’électricien français sur plusieurs années. Cela permettrait d’assurer une rentabilité à EDF qui a laissé 20 milliards d’euros de dettes dans cette bataille énergétique, "ce qui en fait l’entreprise la plus endettée en Europe, souligne son patron. Parce qu’il a fallu acheter l’électricité que nous ne produisions pas pour pouvoir la revendre au client."

Les entreprises, quant à elles, pourraient ne plus avoir à subir la volatilité des prix de marché et gagner ainsi nettement en visibilité. "Nous proposons dès maintenant des contrats sur le long terme à cinq-sept ans, à un prix stable qui vous permettra de faire vos hypothèses d’investissement. Nous souhaitons ainsi contractualiser avec le plus grand nombre d’entreprises possible et avec les marchés de gros. Il faut que nous soyons capables de sortir du système actuel car celui-ci empêche EDF de former les prix commerciaux." Ce système que Luc Rémont dénonce, l’ARENH - l’Accès Régulé à l’Électricité Nucléaire Historique - permet à tous les fournisseurs alternatifs de s’approvisionner en électricité auprès d’EDF dans des conditions fixées par les pouvoirs publics (soit 42 euros le mégawattheure). Lancé en 2011, il prendra fin en 2025.

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