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Indatech et Ondalys retenues pour deux projets de bioproduction
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Indatech et Ondalys retenues pour deux projets de bioproduction

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Les biotechs héraultaises Indatech et Ondalys vont participer à deux projets visant à industrialiser des capteurs pour la production de biothérapies innovantes. Elles capteront la moitié des budgets de R & D alloués, d’un montant cumulé de 5 millions d’euros, et ambitionnent de doubler de taille.

Indatech conçoit et assemble des capteurs par spectroscopie, ici en phase de tests — Photo : Indatech

La pandémie pose la question de la place de la France dans la production mondiale de biomédicaments (issus des biotechnologies). L’État a lancé plusieurs appels à manifestation d’intérêt pour réarmer la filière, et la société héraultaise Indatech (15 salariés, CA 2021 : 1,4 M€), spécialiste du contrôle des procédés industriels par mesure optique, s’implique pleinement dans la démarche. Entre novembre 2021 et janvier 2022, elle a été sélectionnée coup sur coup pour 2 projets collaboratifs de bioproduction, dont elle est chef de file.

Accélérer les procédés de bioproduction

Le premier projet, baptisé "Climbin", vise à développer une solution innovante de contrôle analytique des systèmes de culture cellulaire. "Indatech conçoit déjà des capteurs par spectroscopie, une exclusivité mondiale. Elle va les adapter à la culture cellulaire. L’objectif est d’améliorer la productivité du procédé, de sorte que la production d’anticorps issus de ces cellules soit plus efficiente et en plus grande quantité", explique la présidente de la biotech, Sylvie Roussel. Celle-ci dirige aussi Ondalys, une société hébergée dans les mêmes locaux, situés à Clapiers près de Montpellier : spécialisée dans le traitement de données instrumentales, elle concevra les algorithmes chargés d’interpréter les data collectées par les capteurs d’Indatech.

D’une durée de deux ans, le projet embarque aussi les laboratoires des Universités de Nancy et de Tours, ainsi que le groupe Servier. La présence de cet industriel permettra à Indatech de prototyper et de tester les capteurs sur ses lignes de production de médicaments. Une fois le projet achevé, l’entreprise pourra, dans un second temps, lancer l’industrialisation de ses produits dans les usines du groupe francilien Chauvin Arnoux, spécialiste de la mesure électrique portable, devenu son actionnaire majoritaire en 2017.

Vers les thérapies de demain

Le deuxième projet, intitulé "Access", vise une démarche similaire, mais sur un autre type de culture : les cellules-souches, qui feront office directement de médicaments. Il associe plusieurs sociétés innovantes (Cybernano, Steminov, Ypso-Facto) ainsi que l’intégrateur industriel MTInov, tous basés à Nancy. Comme dans l’autre dossier, Indatech devra concevoir des capteurs spectroscopiques adaptés. Mais si "Climbin" porte sur les thérapies d’aujourd’hui, "Access" est tourné vers des thérapies radicalement nouvelles. "Les cellules-souches sont classées parmi les "MTI" : les médicaments de thérapie innovante, autrement dit les médicaments de demain. L’enjeu de ce nouveau procédé est d'intensifier le procédé de production de cellules souches, et le rôle des mesures sera ici encore plus décisif", insiste Sylvie Roussel.

Les 2 projets bénéficient d’un budget cumulé de 5 millions d’euros, dont 3,5 millions d’aides. Indatech et Ondalys vont recevoir 2,5 millions puisés dans ces dépenses de R & D. À l’horizon 2027, la première prévoit de porter ses effectifs de 15 à 35 salariés, et vise un chiffre d’affaires de 2,5 à 3 millions d’euros dans les 3 ans. Pour sa part, Ondalys programme 6 embauches et affiche un prévisionnel de 800 000 euros à la même date. "Indatech réalise déjà 80 % de son activité dans les biotechnologies, mais sur d’autres applications. Le projet Climbin nous permet d’attaquer la culture cellulaire, un énorme marché porteur pour les années à venir", espère Sylvie Roussel.

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