Gil Vauquelin : La fibre économique
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Gil Vauquelin : La fibre économique

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Gil Vauquelin, 49 ans, a succédé à Patrick François à la direction régionale et interrégionale de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), au mois de novembre. Ancien sous-préfet, il est au service de la CDC depuis 2001. Une institution qui correspond bien à cet homme de terrain, passionné d'économie.

— Photo : Le Journal des Entreprises

Après la Basse-Normandie, l'Ile-de-France, la Lorraine, l'Aquitaine, la Réunion et le Poitou, Gil Vauquelin a posé ses valises en Alsace depuis novembre dernier. Une région qu'il connaît déjà un peu pour avoir passé six mois à Strasbourg en 1995, alors qu'il est élève à l'Ena. Sa promotion, Victor Schoelcher, est la première à cheval entre Paris et Strasbourg. «Je suis content de retrouver l'Alsace car c'est une région magnifique tant sur le plan géographique, architectural qu'au niveau de l'art de vivre», affirme le nouveau directeur régional et interrégional de la Caisse des Dépôts et Consignations.

Comprendre les manières de « vivre ensemble »

Ses fonctions l'ont souvent obligé à déménager, mais il ne s'en plaint pas. Au contraire: «J'aime découvrir des territoires. C'est toujours différent, et on apprend beaucoup sur les hommes en connaissant leur région». Gil Vauquelin aime comprendre les hommes, et surtout leurs manières de «vivre ensemble». D'où sa passion pour l'histoire, les territoires, l'économie. Lui qui s'acheminait au départ vers une carrière d'ingénieur, ne regrette en rien son changement d'orientation. En passant les concours administratifs, il découvre l'économie et ses enjeux. Il s'en souvient comme d'une expérience «très enrichissante» conduisant à une «ouverture d'esprit».

Le corps préfectoral : « Une tour de contrôle »

Mais Gil Vauquelin n'est pas seulement un observateur et un analyste, c'est aussi un homme d'action. Une qualité qui le pousse à quitter le ministère des Finances en 1994, année où il entre à l'Ena. «Je trouvais que les postes dans l'administration centrale manquaient d'autonomie. Je voulais être davantage sur le terrain», confie-t-il. À la sortie de l'Ena, il choisit le corps préfectoral pour «servir l'État». Il devient sous-préfet à Nancy, en 1996, puis à Langon (en Gironde), en 1999. En Lorraine, il accompagne la politique de réindustrialisation et touche du doigt la fragilité des investissements. En Gironde, il vit la situation de crise aiguë provoquée par la tempête de 1999. Autant d'expériences très formatrices. «Je ne me suis pas ennuyé une minute. C'était passionnant. Le corps préfectoral, c'est un peu comme une tour de contrôle. Vous voyez toute la société graviter autour de vous et vous êtes en relation constante avec elle», se souvient l'ancien sous-préfet.

Au coeur de l'action économique

Mais la fibre économique prend le dessus. En 2001, Gil Vauquelin rejoint la Caisse des Dépôts et Consignations et y reste fidèle. L'institution lui sied parfaitement car elle lui permet d'être au coeur de l'action économique, tout en prenant du recul. «À la CDC, nous avons une vision globale que n'ont ni les acteurs privés ni les acteurs publics. Nous prenons en compte les aspects du marché, mais aussi les aspects juridiques, économiques et parfois techniques d'un dossier», explique le directeur. Il se sent plus utile au développement économique local dans sa position actuelle que dans celle de représentant de l'État. «Avec la décentralisation, l'État est de moins en moins à l'origine des projets économiques», estime-t-il. Dans sa mission, il place au premier rang l'écoute des élus locaux. Il semble satisfait d'exercer ce rôle en Alsace. «Il existe un lien très fort entre les élus alsaciens et la Caisse des dépôts. Cela donne un dynamisme à la relation. On a le sentiment d'arriver dans un territoire où on est attendu», commente Gil Vauquelin. L'homme a désormais toutes les cartes pour agir.

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