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WEPA France se lance dans l’économie circulaire
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WEPA France se lance dans l’économie circulaire

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Fabricant de produits d’hygiène en papier Wepa France a développé un nouveau produit hybride, en partie recyclé. Cet industriel, basé à Bousbecque (Nord), a un objectif : convaincre la grande distribution pour faire évoluer les modes de consommation.

— Photo : Wepa France

Wepa France, la filiale française du groupe allemand Wepa installée à Bousbecque (Nord), met un pied dans l’économie circulaire et le développement durable. L’entreprise de 800 salariés, qui affiche un chiffre d’affaires de 350 millions d’euros en 2020, compte trois usines en France : Bousbecque (Nord), Troyes (Aube) et Château-Thierry (Asine). Elle a innové dans la production de papier tissu (papier toilette, mouchoir, serviette et essuie-tout) en mettant au point un produit hybride, composé à 30 % de fibres recyclées et à 70 % de fibres de celluloses certifiées.

Des fibres recyclées dans l’Aisne

Les fibres recyclées proviennent de l’usine de Château-Thierry, reprise par le groupe en 2019, après la mise en liquidation judiciaire du papetier Arjowiggins. « C’est la plus grande usine d’Europe qui fabrique de la pâte à papier à partir de papiers de bureaux et de magazines avec une capacité de 130 000 tonnes par an », précise le directeur général de Wepa France, Christophe Dorin. Des vieux papiers, dit haut de gamme, qui sont récoltés en grande majorité en région parisienne. 60 % de la pâte recyclée qui sort du site de l’Aisne est vendue, notamment à de grands papetiers, comme Clairefontaine. Le reste est utilisé en interne notamment pour le produit hybride.

« L’idée est de s’engager dans cette économie circulaire, avec ces 30 % de fibres recyclées », détaille le dirigeant. Les 70 % restants, la pure ouate de cellulose, elle, provient d’Amérique du Sud, « à base d’eucalyptus dans des forêts chaudes et humides ». Dans cette démarche d’écoresponsabilité, Wepa France s’appuie sur l’expérience de sa maison mère. « Outre-rhin, le groupe utilise depuis les années 1980 des papiers recyclés pour les produits d’hygiène, il y a trois usines dans le pays, spécialisées dans le recyclage », indique le dirigeant qui évoque une habitude culturelle chez les Allemands.

Un produit qui doit convaincre

Dans l’Hexagone, il sait que ce sera plus long à mettre en place, « car on est habitué à du papier toilette bien blanc, et forcément, un papier 100 % recyclé, ce n’est pas blanc, et cela peut apparaître comme bas de gamme pour les consommateurs. Ce papier 100 % recyclé ne représente que 5 % du marché ».

D’où le pari lancé sur le produit hybride, avec le défi de convaincre leurs clients : la grande distribution qui vend ensuite les produits sous leurs propres marques. « Et c’est aujourd’hui notre plus grande difficulté, ajoute le directeur, nous ne sommes pas leurs seuls fournisseurs, et nos concurrents ne sont pas encore capables de proposer le même produit. Les distributeurs ont besoin de levier de négociation et de mise en concurrence, pour jouer sur les prix. » Dans l’alimentaire, la grande distribution communique beaucoup sur l’économie circulaire, le produit local, « dans notre catégorie, DPH (droguerie, parfumerie et hygiène), on n’est pas encore à ce stade, mais cela va venir progressivement », assure Christophe Dorin.

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