Gautier : Il imagine ses meubles avec ses clients
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Gautier : Il imagine ses meubles avec ses clients

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Fabrication de meubles Gautier teste l'open innovation, en faisant cogiter ses salariés, des clients ainsi que son distributeur Camif sur ses futurs meubles.

— Photo : JDE

Autour de la table quelques-uns des 930 salariés du fabricant de meubles Gautier, des clients et le distributeur de meubles Camif. Réunies dans un ancien hôpital militaire du Boupère, reconverti en lieu de réception, une vingtaine de personnes s'apprêtent à participer à « un atelier créatif ». Rien à voir avec un après-midi poterie pour décompresser. Non. Il s'agit d'une série de « brainstorming » par groupe de sept personnes dans le but d'innover. « Surtout pas de censure, proposez un maximum de choses, même les idées les plus folles ! On rebondira dessus », indique en guise de briefing l'animateur souriant et décontracté du jour : le président de la Camif, à l'origine de l'idée, Emery Jacquillat. Doublure intérieure de costume intérieur bleu blanc rouge, le patron de l'enseigne de vente à distance de meubles et d'équipements de la maison livre à 70 % des produits fabriqués en France.




Inventer un meuble connecté

L'une des tables rondes s'ouvre, il faut « inventer le meuble connecté de 2021 ». Emmanuel, designer de Gautier, s'empare du paperboard et d'un marqueur. Face à lui cogitent Catherine, Martin et Corentin employés de la Camif, Jean-Noël Doux, concepteur de meubles avec sa société AMD Concept, ainsi que Guillaume Picherit, responsable d'une des marques de Gautier. « OK, on va cibler les adolescents », lance ce dernier. « Pour un ado, la chambre et lit sont des lieux de partage, ils vont discuter, regarder des vidéos sur leurs portables... », commence Jean-Noël. Très vite, l'idée d'un écran intégré au lit s'impose. Pourquoi ne pas le fixer au plafond pour éviter les mauvaises positions ? « Cela supposerait d'imaginer un lit à baldaquin », suggère un des participants. « Oui et on pourrait intégrer un rétroprojecteur et un caisson de basse en dessous du lit » Un autre enchaîne : « Et mê

me un casque de réalité virtuelle ». « Le lit pourrait se faire tout seul ? », plaisante un dernier. Tout ça commence à prendre de la place. Il faudrait peut-être intégrer du rangement ? Des informations médicales sur la qualité du sommeil, sa durée, savoir s'il a été agité ou non ? Mettre des lattes mécanisées qui s'adaptent au mouvement... Au bout de 20 minutes, place à une restitution collective avec les participants des autres ateliers qui portaient sur l'aide à l'achat ou la seconde vie du meuble. Première suggestion : créer une place de marché pour donner ou vendre des meubles d'occasion. « S'il n'y a pas de preneur pour un meuble, pourquoi ne pas le faire revenir chez le fabricant initial ou dans une entreprise d'insertion, qui le répareraient par exemple avant de le remettre sur le site de la Camif ? », rebondit Emery Jacquillat. Enfin certains évoquent une modélisation en 3D, une visualisation en hologramme avec son smartphone, un réseau d'entraide pour monter son meuble...




Après le fablab

Après avoir expérimenté un réseau social et un fablab internes pour favoriser l'innovation de manière transversale dans l'entreprise, Gautier testait pour la première fois ce concept. Certaines discussions ont conforté des réflexions en cours. « Les applications pour la santé nous trottent déjà dans la tête, confie

Guillaume Picherit. La récupération et la réparation des meubles usagés interpellent aussi

. Reste à savoir comment mettre en place cette filière ». Emery Jacquillat clôture la séance sur un voeu :

« En espérant r

evenir l'an prochain avec un prototype d'une des idées émises aujourd'hui ! ». Le distributeur niortais rappelle l'exemple d'un bureau connecté signé

de la société Parisot, imaginé jusqu'à son prix via ce concept.



F.G.

Gautier



(L


e Boupère)
Dirigeants : Dominique et David Soulard 930 salariés 140 millions d'euros de CA www.gautier.fr

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