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Fort d’une croissance soutenue, Sea TPI vise un nouveau cap stratégique
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Fort d’une croissance soutenue, Sea TPI vise un nouveau cap stratégique

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L’entreprise de services du numérique Sea TPI, en pleine croissance, annonce une levée de fonds significative, une réorganisation de son capital, et le lancement d’un ambitieux plan stratégique visant à doubler son chiffre d’affaires d’ici 2027. Sea TPI a déjà doublé son chiffre d’affaires au cours des cinq dernières années, atteignant aujourd’hui les 30 millions d’euros.

Philippe Pelfort, directeur général de SeaTPI — Photo : Sea TPI

L’entreprise de services du numérique (ESN) Sea TPI vient de lever des fonds, de réorganiser son capital et de lancer un nouveau plan stratégique afin de doubler son chiffre d’affaires à l’horizon 2027. Une ambition d’autant plus forte que l’entreprise, en forte croissance, a déjà doublé son chiffre d’affaires sur les cinq dernières années, malgré la crise sanitaire. Elle atteint ainsi aujourd’hui les 30 millions d’euros de chiffre d’affaires pour 430 salariés, répartis entre La Ciotat, siège d’affaires historique de l’entreprise, Paris et Montpellier où l’entreprise s’est installée avant la période du Covid-19, en 2019. En 2022, Sea TPI a enregistré une croissance de 28 % et, en 2023, l’entreprise devrait atteindre les 33 %. "Pour une entreprise du monde de l’informatique, nous avons un profil un peu particulier", confie Philippe Pelfort, qui détient aujourd’hui la majorité de l’entreprise (64 % du capital), créée par son père Albert Pelfort.

Sea TPI propose en effet à ses clients, principalement des ETI et des grands comptes (Alinéa, Groupama, Pôle Emploi, Ponant ou encore le groupe BPCE), une offre qui repose sur le principe de la multidédication dans le domaine des centres de services. "Nous sommes en quelque sorte là pour nous assurer que les services informatiques de nos clients fonctionnent. Pour cela, nous mutualisons les compétences entre plusieurs clients, sans perdre dans la qualité de la prestation. Nous ne sommes positionnés que sur des prestations à haute valeur ajoutée", commente le dirigeant, qui vient d’achever à l’été 2023 une levée de fonds de près de 15 millions d’euros, dont une part en private equity (5,6 millions d’euros) et le reste en dette auprès des partenaires bancaires de l’entreprise. Translink Corporate Finance est intervenu dans cette opération en tant que conseil des actionnaires du groupe.

Réorganisation du capital

"À cette occasion, j’ai rencontré beaucoup de fonds d’investissement, dans l’IT (technologies de l’information), des fonds à impact, puis nous avons finalement choisi Crédit Mutuel Equity, qui a un profil sociétal assez fort et dont l’interlocuteur nous connaissait déjà". À cette occasion, le capital de l’entreprise a été réorganisé. Les actionnaires familiaux minoritaires de Sea TPI (les parents et la sœur de Philippe Pelfort) ont quitté l’actionnariat au profit de Crédit Mutuel Equity (23 % du capital). "De son côté, Sofipaca, l’entité de capital investissement du Crédit Agricole en Région Paca, a choisi de demeurer actionnaire de Sea TPI, en passant toutefois de 23 % à 10 % du capital", souligne le dirigeant. Sofipaca avait intégré l’entreprise en 2011 lors de la sortie des actionnaires historiques de l’entreprise, FCPR Finadvance Ventures 1 et BNP Paribas Développement qui avaient permis de financer les premières années de Sea TPI, jusqu’à ce que l’entreprise atteigne le Break Heaven… "Quand mon père a créé la société, il a souhaité immédiatement structurer notre activité et il a été nécessaire d’investir fortement. Nous avions besoin d’outillage et de salariés pour offrir un service 24 heures/24 et nos premiers investisseurs nous ont permis de franchir ce palier", rappelle Philippe Pelfort. D’ici à la fin de l’année, une quinzaine de managers de l’entreprise, membres du Codir, vont également intégrer l’actionnariat de SeaTPI, à hauteur de 2 à 3 %.

Doublement du chiffre d’affaires à cinq ans

Fort de cette levée de fonds de 15 millions d’euros, Philippe Pelfort souhaite engager un nouveau plan stratégique, baptisée Moves (pour "Maintenant on va enfin savoir"), de cinq à sept années avec doublement de chiffre d’affaires. "Nous voulons revenir à une rentabilité de l’ordre de 10 % d’Ebitda", précise Philippe Pelfort.

Pour parvenir à cette croissance, le dirigeant mise sur le développement d’un marché récent, celui de la cybersécurité, qui vient s’ajouter aux deux offres historiques de l’entreprise : la gestion de services informatiques centraux et la prise en charge des usages numériques. "Aujourd’hui, l’accélération des attaques dont sont victimes les entreprises, fait de ce sujet un dossier essentiel pour les directeurs de services informatiques. C’est un marché énorme et, dans ce domaine, il n’existe pas de solutions magiques. Les sociétés doivent mettre en place un plan d’actions clair et faire les bons choix, à la fois sur les technologies mises en œuvre et sur la façon de sensibiliser les salariés". En cybersécurité, l’erreur est finalement la plupart du temps humaine et Sea TPI a choisi de se positionner sur la partie "services". "Pour lutter au mieux contre ce fléau, il est donc important de prendre de la hauteur sur ce sujet de la sécurité informatique et de l’étudier avec attention". Depuis dix-huit mois, la société a ainsi mis en place une plateforme de services dédiée aux cyberattaques, à l’image de ce qu’elle fait pour la supervision des services informatiques. Mais au-delà de la technologie, Sea TPI travaille aussi à l’acculturation des utilisateurs, des salariés. "Nous mettons en place des sessions de formation avec différents partenaires". Pour le moment, le marché de la cybersécurité ne représente qu’1 % du chiffre d’affaires de l’entreprise, mais 7 % des nouveaux business. D’ici à cinq ans, Philippe Pelfort estime que la cybersécurité apportera 15 % du chiffre d’affaires.

Intéressement et participation

Qui dit croissance, dit recrutement. D’autant que la PME ciotadenne mise sur un développement principalement organique. "Nous recrutons en permanence. D’une part pour mener à bien des missions de courtes durées et, d’autre part, pour compenser le naturel turn-over de salariés". Afin de faire face à ce mouvement incessant d’entrées/sorties, Sea TPI a investi dans la formation. "Nos salariés travaillant en moyenne sur quatre clients plutôt que sur un seul, nous leur faisons apprendre de nombreux métiers différents. Nous misons aussi beaucoup sur la promotion interne grâce à la forte dynamique de l’entreprise", poursuit Philippe Pelfort, qui souligne par ailleurs que le taux de turn-over de l’équipe managériale est faible.

En 2023, Sea TPI a mis en place une politique d’intéressement et, depuis cinq ans, la participation est en place. "Entre les deux démarches, cette année, nous redistribuons 33 % de la valeur créée". En 2024, Philippe Pelfort envisage la mise en place d’une épargne salariale au travers d’un Fonds commun de placement en entreprise (FCPE) pour les salariés qui le souhaitent. Enfin, depuis la période de la pandémie du Covid-19, l’entreprise dispose d’un accord sur le télétravail, à deux jours par semaine, même si le dirigeant demeure sceptique sur le sujet. "Je joue le jeu toutefois, mais je pense qu’à long terme, les gens vont le regretter. Le télétravail n’extrait pas le salarié de son quotidien, il y a trop de flou. Il y a ceux qui s’investissent trop et ceux qui ne s’investissent pas assez", conclut-il.

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