Formation : ce que les entreprises peuvent attendre du programme Erasmus+
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Formation : ce que les entreprises peuvent attendre du programme Erasmus+

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L’Europe vient de booster de 80 % le budget consacré à son programme Erasmus+. Cela ouvre des opportunités pour les entreprises en matière de formation et même de R & D.

En 2020, Erasmus+ a financé les projets à l’étranger de près de 24 000 apprenants de la formation professionnelle — Photo : rh2010

Dans l’imaginaire collectif, Erasmus n’a pas grand-chose à voir avec le monde de l’entreprise. On se figure des étudiants partant passer une année scolaire à l’étranger, forcément enrichissante pour leur culture personnelle mais pas toujours directement corrélée à leur emploi futur. Cette image ne correspond que partiellement à la réalité du travail d’Erasmus+, dont le siège français est basé à Bordeaux. Car l’agence permet aussi — et elle entend accentuer ses efforts en la matière — à des apprenants de la formation professionnelle de partir : lycéens professionnels, alternants, stagiaires, demandeurs d’emploi sont par exemple concernés. Et avec eux, la structure qui les accueille ou est susceptible de le faire à l’issue de leur formation.

En 2020, près de 24 000 apprenants ont ainsi vu financer leur projet de mobilité à l’étranger. "Chaque année, nous essayons d’envoyer nos apprentis dans différents pays, pendant au moins trois semaines", témoigne Thierry Mottard, patron du Bistro d’Antan à Bègles, en Gironde. "D’abord, quand on s’engage dans cette démarche d’apprentissage, c’est pour que le jeune en retire quelque chose, donc je me verrais mal le priver de cette opportunité. Mais c’est aussi une vraie richesse pour notre entreprise : les apprenants peuvent revenir plus ouverts, mieux aptes à accueillir la clientèle, et rapporter des savoir-faire précis. Ainsi, je me souviens de l’un d’eux qui avait appris à cuire les pâtes dans la tradition italienne : il nous a transmis la recette, on ne jure que par elle depuis !"

Un budget en hausse de 80 %

Ces échanges peuvent aussi se faire en sens inverse, quand des apprenants étrangers viennent dans l’Hexagone. Entre 2018 et 2020, 4 423 entreprises françaises ont accueilli 7 850 étudiants et apprentis européens.

Mais Erasmus+, pour les entreprises, ne se limite pas à ces échanges, et c’est un aspect encore plus méconnu. Entre 2014 et 2020, 96 entreprises françaises ont participé à des partenariats européens avec des organismes pour améliorer l’adéquation entre formations et besoins en compétences, pour innover et développer de nouvelles opportunités commerciales. C’est le cas, par exemple, d’Akinao, spécialité de la chimie des substances naturelles, basée à Perpignan, qui a bénéficié d’un soutien financier. "Nos produits de biocontrôle, soit des pesticides naturels, comme nos biostimulants, qui aident à la vitalité des plantes, sont parfois méconnus et mal utilisés par les agriculteurs européens. À l’aide de ce programme, nous avons mobilisé 25 experts scientifiques en France, en Espagne et en Italie. Il en a résulté quatre formations, qui ont été suivies par un millier d’apprenants. Ces contenus sont maintenant enseignés dans des lycées agricoles, des écoles doctorales, etc. Finalement, ces projets ont permis de développer une nouvelle branche d’activité, de pérenniser un emploi et de lancer une start-up ", s’enthousiasme Annabel Levert, fondatrice d’Akinao.

Tous ces projets vont encore connaître un coup d’accélérateur dans les années à venir : Erasmus+ vient de rendre public le budget qui lui est dévolu entre 2021 et 2027 au niveau européen : 25 milliards d’euros, en hausse de 80 % par rapport à la période 2014-2020.

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