Ford ne veut pas de Punch pour reprendre son usine de Blanquefort
# Automobile # Social

Ford ne veut pas de Punch pour reprendre son usine de Blanquefort

S'abonner

Après l'espoir, c'est l'amertume. Alors que le Strasbourgeois Punch Powerglide s'est porté candidat à la reprise de l'usine Ford de Blanquefort (Gironde), le constructeur américain ferme la porte à cette option pour des raisons financières.

Photo : Ford

L’exaspération était palpable, ce lundi 15 octobre, à l’issue de l’entrevue entre Bruno Le Maire, les collectivités locales et les syndicats de l’usine Ford Blanquefort, dans les locaux de la préfecture de Bordeaux. Annoncée à la dernière minute, cette visite-surprise du ministre de l’Économie laissait présager que les nouvelles ne seraient pas encourageantes pour les 900 salariés de l’unique usine de Ford en France.

Des craintes confirmées : Ford a choisi de fermer son usine girondine plutôt que de négocier une reprise avec l’entreprise strasbourgeoise Punch qui s’était portée candidate. « Nous sommes totalement mobilisés, Ford doit prendre ses responsabilités », a averti Bruno Le Maire. Un avis partagé par le maire de Bordeaux Alain Juppé. Lui a estimé que le constructeur automobile américain « nous menait en bateau ».

La déception était d’autant plus forte que lors de sa précédente visite, quelques semaines plus tôt, le ministre s’était montré optimiste. « Je crois en l’avenir industriel de Ford Blanquefort », avait-il alors assuré. Avant de mettre en garde : « Ford veut partir, nous ne pouvons pas les forcer. Mais nous utiliserons tous les moyens possibles pour qu’ils prennent leurs responsabilités. »

« Cela ne se passera pas comme ça »

Et effectivement, le ton semble s’être durci entre l’industriel et le gouvernement français. « On a dépensé de l’argent public pour trouver un repreneur, pour faire des études, des recherches. Si Ford ne veut pas de repreneur, il fallait le dire, cela ne se passera pas comme ça », selon les propos relatés par la CGT. L’État serait prêt à investir 5 millions d’euros pour faire aboutir la reprise par Punch Powerglide. Des mesures de chômage partiel seraient malgré tout nécessaires.

Rappelons que les collectivités territoriales et l’État s’étaient mobilisés pour le sauvetage de l’usine en 2013 et avaient mis 25 millions d’euros sur la table pour convaincre Ford de pérenniser l’activité du site. En retour, le constructeur s’était engagé à maintenir 1 000 emplois sur le site pendant au moins cinq ans. L’accord courait jusqu’en 2018…

Un CE extraordinaire doit se tenir mardi 16 octobre pour présenter le plan de reprise de Punch.

# Automobile # Social