Il n’y a pas que les prix de l’électricité qui flambent. À 4 euros le mètre cube en moyenne (variable selon les communes et les fournisseurs), l’eau représente également une ressource précieuse à ne pas gaspiller.
Pionnier en 2005 de la valorisation des eaux de pluie, l’ingénieur en environnement Cédric Fontaine a créé le premier bureau d’étude spécialisé sur cette thématique, Fontaine Ingénierie, installé à Rennes et opérant en Bretagne et dans toute la France. L’ambition de l’entrepreneur est de fournir aux décideurs les outils d’aide à la décision pour leur permettre un choix d’investissement éclairé sur des solutions de recyclage adaptées. "Jusqu’à présent, c’était beaucoup de collectivités et de constructeurs qui étaient mes clients. Mais depuis deux ans, et tout particulièrement depuis cet été, il y a beaucoup d’industriels qui s’intéressent à la récupération d’eaux de pluie. Il y a une vraie prise de conscience écologique et sociétale", pointe le chef d’entreprise, qui évoque aussi une pression des pouvoirs publics alors que de nombreux territoires, comme la Bretagne, sont en situation de sécheresse.
La récupération des eaux de pluie intéresse
Sur son métier historique, Fontaine Ingénierie travaille principalement pour des acteurs de la grande distribution (Leclerc, Système U, Intermarché…), des hôtels ou des sociétés agricoles. Mais l’éventail d’acteurs économiques intéressés par des solutions de réutilisation de l’eau s’élargit. "Nous avons dans nos dossiers des concessionnaires automobiles ou des transporteurs routiers", éclaire Cédric Fontaine. La TPE est aussi en discussion avec le Stade Rennais, désireux de récupérer les eaux de pluie pour arroser sa pelouse et pour alimenter les douches (nombreuses) de ses équipes. "Je les ai orientés vers un système de récupération des eaux grises (eaux des sanitaires, NDLR), qui peut représenter un gisement de 5 000 à 10 000 litres par jour", expose le dirigeant. Si Cédric Fontaine conseille d’abord aux entreprises de travailler sur un process industriel qui soit économe en eau, le dirigeant pointe comme alternative la récupération d’eaux non conventionnelles, notamment pour les gros consommateurs que sont les industriels. "Sur certains sites, nous pouvons obtenir des réductions de consommation d’eau sur des process industriels au-delà de 50 %. Ça peut représenter plusieurs milliers de mètres cubes par an", souligne le dirigeant, qui estime un retour sur investissement entre 5 et 7 ans dans du matériel de recyclage (jusqu’à 50 000 euros de budget selon les machines).
Une initiative appelée Ecod’o a pour ambition d’apporter des solutions innovantes d’économies de l’eau aux entreprises des secteurs de l’industrie et du tourisme. Lancée en Morbihan, elle se déploie actuellement en Ille-et-Vilaine et partout en Bretagne, derrière l’action des CCI.
