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FNTV Maine-et-Loire : "Le transport de voyageurs veut accompagner la transition énergétique"
Maine-et-Loire # Transport # Ressources humaines

FNTV Maine-et-Loire : "Le transport de voyageurs veut accompagner la transition énergétique"

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Directeur général de la société Audouard Voyages, basée à Doué-en-Anjou (120 collaborateurs, 7 M€ de CA 2020) avec quatre sites d’exploitation, Frédéric Audouard a été réélu à la présidence de la Fédération Nationale des Transports de Voyageurs (FNTV) pour le Maine-et-Loire, qui regroupe une quinzaine d’entreprises pour 970 emplois. Il dévoile les raisons du recul du secteur depuis le début de la crise sanitaire.

Frédéric Audouard est le directeur général d’Audouard Voyages et président de la FNTV en Maine-et-Loire — Photo : Philippe Body

Comment se porte actuellement le secteur du transport de voyageurs ?

Frédéric Audouard : Dans le transport de voyageurs, il faut distinguer les activités conventionnées telles que le transport scolaire et les lignes régulières, et le transport lié à l’activité touristique. Les transports conventionnés ont été ralentis depuis le début de la crise mais sont soutenus par les donneurs d’ordres, très majoritairement des collectivités, comme en Maine-et-Loire les agglomérations de Cholet, de Saumur ou d’Angers ou encore la Région des Pays de la Loire. En revanche, l’activité liée au tourisme enregistre une très forte baisse de l’ordre de 85 %. Depuis cet été, elle est un peu repartie avec la réouverture des sites touristiques mais très loin encore de ce qu’elle était avant la crise. Les clients reviennent chercher des informations mais depuis un an et demi, nous sommes toujours dans une alternance de commandes et d’annulations.

Comment votre secteur aborde-t-il l’enjeu de la transition énergétique ?

Frédéric Audouard : La FNTV échange avec les constructeurs et les collectivités pour le développement de véhicules aux motorisations alternatives avec un programme tenable. La profession veut accompagner cette transition énergétique mais on ne peut pas tout faire tout de suite. Certaines collectivités ont fixé des objectifs, comme dans le Maine-et-Loire où le souhait est qu’en 2030, l’ensemble des lignes régulières soit assuré avec des véhicules à moteurs non thermiques. C’est réalisable mais il y a un impact financier important et cela nécessite un vrai plan d‘investissement en matériel et en stations d’approvisionnement. Cela a un coût et ce sera un choix politique. Il faudrait par ailleurs que les contrats soient signés pour des périodes plus longues. Sur 8 ans par exemple, les entreprises peuvent investir, mais il faudra que les autorités organisatrices de transport assument un surcoût de l’exploitation.

Les entreprises sont-elles confrontées à des difficultés de recrutement ?

Frédéric Audouard : Sur un peu plus de 6 000 salariés dans les Pays de la Loire, dont plus de 90 % de conducteurs, on prévoit 700 départs en retraite dans les prochaines années. En Maine-et-Loire, environ 130 postes de conducteurs sont à pourvoir pour fin 2021. Nous assurons donc la promotion de notre activité et la présentation de nos métiers auprès des jeunes et des personnes en reconversion. Mais nous avons beaucoup d’offres sur des temps partiels qui ne correspondent pas toujours aux attentes des candidats. Nous évoquons des solutions et avons déjà des pistes pour aller vers des compteurs d’heures plus importants. La FNTV travaille aussi pour permettre un accès au métier dès 18 ans. Néanmoins, il y a toujours de vraies vocations et le métier se féminise de plus en plus avec, aujourd’hui, environ 35 % de femmes.

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