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Fairvision passe le football à la loupe
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Fairvision passe le football à la loupe

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La start-up niçoise FairVision a mis au point des solutions innovantes de captation vidéo et de mesure de la performance dédiées au football, à la fois amateur et professionnel. En phase de levée de fonds, elle vise d’équiper une cinquantaine de stades d’ici 2023.

Le stade Didier Deschamps de Cap d'Ail est équipé du système de FairVision — Photo : DR

Le photovoltaïque et l’intelligence artificielle. De cette combinaison, FairVision a développé des outils qui se voient bien révolutionner le football amateur.

Démocratiser les nouvelles technologies

Après une carrière dans la production de pétrole offshore, Jean-Michel Felderhoff, ingénieur niçois de 51 ans, amateur de ballon rond, préside la start-up qu’il a co-créée en 2018 et au sein de laquelle travaillent 9 collaborateurs.
La sportech a développé NiceCam, système permettant de filmer les entraînements automatiquement et de les suivre en direct, grâce à un système breveté de captation vidéo enfermé dans un petit boîtier à installer sur un poteau d’éclairage en bord de terrain. Le tout fonctionnant à l’énergie solaire, aucun câble, aucune logistique n’est nécessaire. "L’idée est de démocratiser les nouvelles technologies pour les sportifs. Nous nous adressions au départ aux clubs amateurs pour lesquels avoir accès à de la vidéo de qualité de manière régulière est déjà un bond technologique extraordinaire, puis les professionnels se sont intéressés à nous. Nous sommes en discussions avec certains d’entre eux", explique le dirigeant.

Des statistiques individuelles et collectives

Car la start-up, en collaboration avec Inria à Sophia Antipolis, est allée plus loin dans son développement technologique avec le système FairCam, outil perfectionné d’amélioration de la performance. "Notre cœur de métier est l’intelligence artificielle, les réseaux de neurones artificiels", rappelle Jean-Michel Felderhoff. "Le système, via des caméras 4K insérées dans le même boîtier, sait reconnaître un joueur, distinguer deux équipes, identifier l’arbitre, réaliser la lecture optique des numéros de maillots, détecter le ballon… À partir de la détection des joueurs, sans qu’ils aient à porter de capteur, on peut remonter à leurs performances, individuelles et collectives : distance parcourue, vitesse, possession de balle… on est vraiment dans de la deeptech."
La plateforme propose aussi des clips vidéo ou des résumés de matches, réalisés automatiquement. De quoi, là encore, être utile à l’entraîneur dans ses séances tactiques mais aussi aux joueurs ou leurs proches pour être partagés sur les réseaux sociaux.

En test sur un stade de Cap d'Ail

Si le Covid est passé par là, mettant matches et compétitions à l’arrêt, la demande est là et le marché reste porteur. Dans l’univers du ballon rond bien sûr - la Fédération Française de Football compte quelque deux millions de licenciés – mais les clubs de rugby ou de hockey sollicitent aussi la technologie dont les algorithmes devront alors évoluer.
Pour l’heure, c’est le stade Didier Deschamps de Cap d'Ail près de Monaco qui fait office de laboratoire grandeur nature. L’entreprise espère pouvoir en équiper deux à trois d’ici la fin de l’année, une quinzaine l’an prochain et une cinquantaine d’ici 2023, où elle devrait alors atteindre alors son seuil de rentabilité. Pour parvenir à cet objectif, elle est actuellement en phase de levée de fonds.

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