Moselle
Face à la crise qui s’installe, le président de la Fédération du BTP Moselle en appelle à des "mesures fortes"
Moselle # BTP # Conjoncture

Face à la crise qui s’installe, le président de la Fédération du BTP Moselle en appelle à des "mesures fortes"

S'abonner

C’est un président préoccupé qui a mené l’assemblée générale de la Fédération du BTP de Moselle : la crise, qui se propage désormais à toute la profession, appelle des "mesures fortes" et une "politique de long terme", estime Pierre Schaeffer.

Devant ses adhérents, Pierre Schaeffer s’est inquiété de l’allongement des délais de paiement dû à certaines pratiques illégales — Photo : Jean-François Michel

Pierre Schaeffer, le président de la Fédération du BTP Moselle, a profité de l’assemblée générale de son organisation pour rappeler aux élus présents que l’ensemble de la profession ressentait déjà les répercussions de la crise liée à l’effondrement des ventes dans le neuf. "Ce segment de marché représente plus du quart de l’activité du secteur", précise Pierre Schaeffer, qui souligne que les chiffres de septembre en Moselle témoignent de l’ampleur du phénomène : - 6 % pour les démarrages de chantier, - 35 % pour les permis de construire ou encore un recul des ventes de 40 %.

Une situation qui pousse le président de la Fédération du BTP Moselle à réclamer des "mesures fortes" aux pouvoirs publics. Et pour interpeller son auditoire face à une crise qui s’installe, Pierre Schaeffer n’a pas hésité à reprendre à son compte les mots de l’Abbé Pierre : "Gouverner, c’est d’abord loger son peuple". Le président de la Fédération du BTP Moselle a dit sa "grande déception" face au plan logement présenté par le gouvernement. "Les mesures de ce plan, plutôt que d’encourager la construction, ne vont faire qu’aggraver la crise qui se profile", estime Pierre Schaeffer, qui trouve regrettable que le gouvernement ait fait le choix de "considérations financières" plutôt que de répondre à "une des préoccupations principales des Français : se loger".

Des atermoiements qui repoussent les décisions

Souhaitant voir s’installer une "politique lisible" et de "long terme", Pierre Schaeffer se fait le porte-parole de ses adhérents quand il réclame au gouvernement le maintien du PTZ, le prêt à taux zéro et celui du dispositif d’investissement locatif dit Pinel. "Il faut au contraire miser sur ces dispositifs qui ont fait leurs preuves", appuie le président de la Fédération du BTP Moselle. Au registre des mesures qui ne passent pas, Pierre Schaeffer pointe la démarche de Zéro artificialisation nette pour demander son "assouplissement". "À défaut, la raréfaction des terrains constructibles va freiner la production de logements et de locaux non résidentiels".

Rappelant que le bâtiment représentait 44 % de l’énergie consommée en France, le président de la Fédération du BTP Moselle appelle au soutien de l’effort de rénovation des logements. "Le budget alloué à MaPrimeRénov' est revu de 2,4 à 4 milliards d’euros pour 2024. C’est une bonne nouvelle. Notre fédération a été entendue par le gouvernement. Il faut poursuivre et amplifier cette trajectoire dans le futur", soutient Pierre Schaeffer. Regrettant ce qu’il appelle la "chasse au gaz" pour évoquer le sort réservé aux chaudières à gaz, le président appelle de ses vœux une politique pérenne en matière énergétique. "Nos entreprises, tout comme nos clients, ne savent plus vers quoi s’orienter". Une situation propice aux doutes, créée par les atermoiements du gouvernement, et qui ne fait que repousser les projets, "retardant d’autant la lutte contre le réchauffement climatique", pointe Pierre Schaeffer.

Constatant avec satisfaction que les entreprises mosellanes du BTP résistent à la crise, affichant des taux de défaillances toujours en deçà des niveaux préCovid, le président de la Fédération du BTP Moselle s’inquiète des "fortes hausses de prix" des fournitures du BTP, et leurs conséquences sur les marges et la trésorerie. Autre sujet d’inquiétude, la dégradation des délais de paiement des factures en marché public. Après consultation de ses adhérents, le président estime que cette situation est due à certaines pratiques illégales. "Les entreprises se retrouvent en effet régulièrement contraintes de transmettre aux maîtres d’œuvre leur situation de travaux pour validation avant tout dépôt sur le portail Chorus Pro", détaille Pierre Schaeffer, qui rappelle que ce procédé n’est "pas conforme à la réglementation" et ne permet "pas de respecter les délais de paiement".

Moselle # BTP # Conjoncture