« Notre métier, c'est de concevoir et de fabriquer des prototypes d'équipements et de systèmes de conversion d'énergie sur-mesure », entame Henri Le Gallais, qui a repris Enag, entreprise de 90 salariés basée à Quimper, il y a cinq ans avec les autres membres de l'équipe de direction. Chargeurs de batterie, propulsion diesel-électrique ou hybride, réseau électrique intelligent (ou smart grid), alimentation de secours pour environnements extrêmes... Si l'essentiel des 13 millions d'euros de chiffre d'affaires est porté par l'activité BtoB et en petites séries à destination de grands comptes, 20 % de l'activité sont réalisés à travers Cristec, sa marque de produits standards dédiée au marché de la marine de plaisance, de la pêche et de la mobilité. Des domaines dans lesquels Enag, qui réalise 65 % de son activité à l'export, a su se faire un nom face aux géants du secteur. Pour preuve, trois chantiers emblématiques sur le plan de la transition énergétique, et que le groupe quimpérois mène actuellement de front depuis ses bureaux d’études et ses ateliers de la zone d’activité de Kerdroniou.
Vitrines technologiques
Le premier porte sur la conception d'un module de consolidation et de stockage de flux électriques pour le smart grid d'Enedis sur l'île de Saint-Nicolas des Glénan. « D'un point de vue technologique, c'est une très belle vitrine, même si ce n'est pas le projet le plus compliqué qu'on ait réalisé », précise le président. Le second, un module de pilotage, de conversion et de transport d'énergie pour le projet d'hydrolienne porté par Hydroquest et CMN au large de Bréhat, dont l'immersion interviendra au printemps. Et enfin Fludis, un projet de péniche électrique pour le transport décarboné de colis en cœur de ville, pour lequel Enag a mis au point le système de propulsion hybride.
Agilité et sur-mesure
Des système imaginés et mis au point par une équipe R & D composée d'une trentaine d'ingénieurs et techniciens dotés de matériel informatique dernier cri (entre 50 et 100 000 euros d'investissement chaque année), et fabriqués au sein même de l'entreprise. Car pour résister à la force de frappe des Siemens, Schneider et autres Legrand, Enag mise sur l'innovation et l'intégration de la fabrication. Mais aussi sur l'agilité, afin de proposer ses solutions sur-mesure.
Cet esprit "sur-mesure", Henri Le Gallais l'applique en effet à l'organisation même de l'entreprise. « Nous venons de réaménager une partie de nos ateliers selon la méthode des 5S, qui permet à chaque salarié d'organiser lui-même son poste afin de gagner en confort de travail. Cela nous a permis de gagner en productivité, notamment sur la fabrication en série », confie le président. « Nous avons également mis en place la flexibilité des horaires et la modulation du temps de travail, qui permet à chaque salarié de mieux concilier vie professionnelle et vie familiale. C'est un véritable investissement en termes de pilotage et d'accompagnement du changement, mais ça sera forcément payant pour l'entreprise », anticipe-t-il.
