H2O Pub fait partie des quelque 550 entreprises à avoir décroché le label Engagé RSE (Responsabilité Sociale des Entreprises) de l’Afnor. Elles ne sont que 31 en région Sud dont 5 seulement dans les Alpes-Maritimes. En quoi est-ce si important pour H2O pub d’avoir ce label ?
Nous voulions valider la conformité de nos engagements RSE. Que ce soit Afnor Certification pour ce label Engagé RSE ou Bureau Veritas, qui a mené l’audit pour le label Origine France Garantie, une labellisation reste un vrai engagement. Il y a des dizaines de pages de questions, tout est passé à la loupe, il faut tout justifier, cela permet de se challenger. Qui mieux qu’un tiers extérieur peut avoir une vision élargie ?
C’est donc une véritable remise en question pour votre entreprise spécialisée dans l’impression numérique ?
Ce n’est pas toujours très agréable, c’est vrai. Mais le plus important est l’intérêt collectif, l’engagement, la conviction dans les choix de ses fournisseurs par exemple. Nous achetons ainsi du polystyrène recyclé et recyclable, il est plus cher donc, nous prenons sur nos marges. L’engagement RSE implique toute une réflexion sur le "bien produire", le "bien consommer" et comment "bien travailler" le produit. Car si on ne réfléchit pas en amont, il n’y a pas de filière de recyclage.
H2O pub compte 8 salariés. Cet engagement RSE est-il plus difficile pour une petite entreprise ?
C’est compliqué car il faut être sur tous les fronts. Par exemple, afin que le tri soit bien fait pour les filières de recyclage, avec une bonne traçabilité, il nous faut trouver des acteurs privés. Cela nécessite également de trier tous nos matériaux, sachant que nous avons une quinzaine de rebuts différents dans notre production. Mais pour cela, il faut avoir de la place, il faut que ce ne soit pas trop lourd et pénible pour les collaborateurs… Si l’on choisit de produire intelligemment, en veillant à ne pas gaspiller de matière, ça nous prendra un quart d’heure de plus. Mais pour prendre ce temps, il faut que le collaborateur ait l’énergie et l’envie de le faire. Il faut valoriser le capital humain. Le collectif est l’un des points clés.
Vos clients vous semblent-ils avoir compris tout cela eux aussi ?
Nous travaillons pour des entreprises privées, essentiellement dans l’événementiel. Nous avons aussi accès aux marchés internationaux, ils sont beaucoup plus sensibilisés que nous en France. Certaines entreprises sont même très à cheval sur les matériaux, leur poids, le nombre de trajets effectués, elles cherchent les détails des détails, font un bilan carbone. Certaines payent le recyclage pour être sûrs qu’il soit bien fait. Les Anglo-Saxons et les Américains notamment sont bien plus avancés que nous. Amazon par exemple est très sensible à la façon dont on travaille, à nos labels. Avec les entreprises françaises, cela reste exceptionnel. Nous sommes très en retard, ça fait peur.
Pourtant vos clients doivent aussi venir à vous pour votre engagement RSE ?
Ils viennent nous voir parce que nous sommes techniques, réactifs et qualitatifs, mais pas parce que nous sommes RSE. Pas encore, pas assez en tout cas. Notre engagement RSE va représenter un plus mais ce ne sera pas pour eux, un critère prioritaire.
