En mai 2022, après avoir détaillé le plan de relance de Neuhauser devant les salariés, Thierry Blandinières, le directeur général du groupe InVivo, propriétaire du site de production de boulangerie et viennoiserie industrielle installé à Folschviller, en Moselle, indiquait au Journal des Entreprises, à propos de la ligne de production "Furst 1", toujours en sommeil : "J’ai refusé qu’on vende les lignes car nous avons compris qu’il y avait un potentiel et qu’il fallait le remettre au goût du jour".
Après quatre années d’arrêt, c’est aujourd’hui chose faite. Avec la réouverture de la ligne de production appelée "Furst 1", la capacité de production du site de Folschviller augmente de près de 40 %, passant de 65 000 tonnes à 90 000 tonnes, grâce à un investissement de 15 millions d’euros. Ces 25 000 tonnes supplémentaires, dédiées à la viennoiserie crue, doivent permettre de reconquérir le marché des artisans boulangers, avec l’objectif à trois ans de prendre 20 % du marché.
Vers une production globale de 300 000 tonnes
Filiale du groupe InVivo (CA : 12 Md€ ; 14 500 salariés), opérant depuis ses 11 sites de production et grâce à 1 600 collaborateurs, dont 370 en Moselle, Neuhauser a réalisé un chiffre d’affaires sur l’exercice 2022-2023 de 480 millions d’euros, en vendant une gamme de produits comprenant des pains, des viennoiseries, du snacking, des beignets ou encore des brioches, à destination de la grande distribution, de la restauration hors foyer, et de la distribution spécialisée en France, en Europe et dans le monde. D’ici à cinq ans, l’industriel veut atteindre une production globale de 300 000 tonnes, contre 200 000 tonnes actuellement.
Une confiance qui s’appuie sur un "retour à la croissance", marqué depuis le début de l’année. Des conditions favorables pour le boulanger industriel qui trouvent leurs racines dans un "partenariat avec Lidl", client historique de Neuhauser et gage de gros volumes, avec la possibilité d’aller chercher plus de valeur ajoutée "en y incluant une logique de développement durable de la filière blé", précise le groupe. Autre vecteur de croissance, la possibilité d’aller chercher plus de valeur ajoutée sur le segment des "food services", des boulangeries ainsi que dans la "restauration hors foyer", avec une offre "à plus forte valeur ajoutée dédié aux petites séries".
De meilleurs résultats pour rester compétitif
Pour Thierry Blandinières, le directeur général du groupe InVivo, "le redémarrage de la seconde ligne de production du site de Folschviller est une très bonne nouvelle, pour les salariés et le management. Et c’est un marqueur fort au niveau régional, voire au niveau national, alors que dans ce secteur la tendance est plutôt à la mise en veille ou à la fermeture". L’optimisme est de mise chez le directeur général, sans occulter le passé : "Nous avons intégré Neuhauser en 2021 avec le rachat du groupe Soufflet. Elle se trouvait alors en déshérence économique, perdait de l’argent et avait fait l’objet de nombreux plans sociaux". Un contexte social compliqué, que les dirigeants d’InVivo et du pôle "blé" du groupe, baptisé "Episens", abordent aujourd’hui avec confiance : "L’amélioration du niveau de résultats constitue une exigence essentielle à la sauvegarde de la compétitivité de Neuhauser. La croissance est d’ores et déjà au rendez-vous, et la réouverture de ce second site de production constitue une étape importante pour développer encore la profitabilité de l’entreprise", estime ainsi François-Xavier Quarez, directeur général d’Episens. La stratégie du groupe vise à structurer des filières de production agroalimentaire de l’amont à l’aval. Dans cette logique, InVivo a repris les boulangeries Louise fin 2022, afin de disposer d’un "maillon supplémentaire pour la filière blé".
