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Des projections d’investissements en 2024 en recul dans le Grand Est
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Des projections d’investissements en 2024 en recul dans le Grand Est

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Des défis majeurs et des projections d’investissement 2024 en très net recul. Tel pourrait être l’enseignement du point de conjoncture présenté par la Banque de France et de la CCI Alsace Eurométropole sur la base d’enquêtes menées auprès des chefs d’entreprise du Grand Est et de la région alsacienne.

Avec 14 % de prévision de croissance des montants investis en 2024, le secteur des équipements électriques et électroniques est en moyenne le plus volontaire dans le Grand Est — Photo : Fabrice Voné

Les indicateurs semblent plus optimistes que les chefs d’entreprise. La Banque de France le rappelle : l’inflation enregistre une accalmie et devrait se stabiliser autour de 2,1 % en fin d’année, la BCE pourrait actionner une première baisse de taux au printemps et la hausse des salaires laisse entrevoir une reprise de la consommation, dans un contexte de croissance positive mais ralentie (+0,9 % attendu). Mais les chefs d’entreprise semblent rester prudents dans leurs intentions d’investissements. Ceux qui envisagent une hausse d’activité en 2024 restent eux-mêmes extrêmement pessimistes sur leurs capacités à investir.

1 700 dirigeants sondés

Le sondage mené par la Banque de France auprès de 1 700 dirigeants du Grand Est concorde : après une hausse estimée à 17 % dans l’industrie et 12,5 % dans les services (+ 11,7 % toutes catégories confondues selon les chiffres de la Direction générale des Finances Publiques basés sur les déclarations des entreprises) en 2023, les prévisions d’investissement pour 2024 seront globalement en retrait sur tous les fronts : -7 % de montants investis dans l’industrie, -5 % dans les services et jusqu’à -22 % dans les transports, près de 10 % de recul dans la construction qui se prépare à deux années extrêmement difficiles. L’industrie alimentaire, les équipements électriques et électroniques, l’hébergement et la restauration, le secteur de l’information et la communication sont les secteurs les plus optimistes. Les investissements projetés en faveur de l’efficacité énergétique et de la décarbonation restent relativement stables.

Les entrepreneurs se disent également très prudents sur le recrutement. Deux secteurs toutefois, l’hôtellerie-restauration en pénurie de main-d’œuvre chronique et les activités spécialisées en information et communication sont plus optimistes.

2023 marquée par les difficultés de trésorerie

Plus globalement, entre huit à neuf entrepreneurs sur dix, toutes catégories confondues, pensent maintenir ou augmenter leur rentabilité. Dans l’industrie, le secteur de la pharmacie est le plus optimiste. L’hôtellerie et la restauration anticipent une stabilité voire une augmentation des profits.

Les chiffres affinés au niveau alsacien par la CCI Alsace, qui a interrogé 1 100 entreprises, laissent entrevoir "une baisse de moral" des chefs d’entreprise. Un sentiment particulièrement marqué dans le secteur du commerce déjà frappé par quatre années de crise. 50 % des dirigeants se disent insatisfaits de leur niveau de trésorerie. Idem dans le secteur de la construction qui s’inquiète pour sa rentabilité.

Dans l’industrie, 43 % des entrepreneurs interrogés se sont dits satisfaits de leur chiffre d’affaires à fin 2023, mais le taux d’inquiétude progresse à 22 %. Un tiers des sondés s’est dit satisfait de leur carnet de commandes. La trésorerie inquiète davantage avec 30 % de chefs d’entreprise du secteur industriel seulement satisfait.

2024 : la fidélisation des équipes

Pour 2024, les perspectives d’investissement sont revues à la baisse en Alsace. Dans l’industrie et la construction, les investissements alsaciens porteront sur la transition énergétique et la modernisation de l’outil de production. Une crainte partagée porte sur les difficultés de recrutement, dans la mesure où celles-ci pourraient décaler dans le temps certains projets de croissance. Et ce n’est donc pas un hasard si le défi majeur, cité par les chefs d’entreprise pour 2024, porte sur le recrutement, la fidélisation des équipes et leur montée en compétences pour 80 % d’entre eux.

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