« L’international pèse pour 40 % dans notre activité. Notre objectif est de passer à 70 % en 2025 ». Pierre-Jean Leduc, PDG de Dedienne Multiplasturgy Group (620 salariés, 63 M€ de CA), fabricant de pièces et de sous-ensembles en plastiques techniques et composites (pour les secteurs automobile, aéronautique, transports, médical, luxe…) basé à Saint-Aubin-sur-Gaillon (Eure), ne cache pas ses ambitions : « Doubler notre chiffre d’affaires dans le même temps, c’est un scénario crédible. C’est notre stratégie ». Un volontarisme qui a grandement bénéficié à l’entreprise, fondée en 1947, et dont l'essor s'est accéléré depuis sa reprise par Pierre-Jean Leduc en 2004, avec une équipe de cinq cadres sous la forme d’un MBO. Une croissance qui s’est appuyée sur une stratégie d’implantations en France, en misant sur des technologies complémentaires selon les sites, mais aussi à l’international, dès 2005.
S’implanter à l’international
Pour profiter de l’essor de l’automobile (40 % de l’activité de l'entreprise) en Europe de l’Est, le groupe a construit une usine en Roumaine, complétée par des implantations commerciales au Royaume-Uni et en Allemagne. Puis, pour accompagner la montée en puissance du marché de l’aéronautique (30 % du chiffre d’affaires), Pierre-Jean Leduc s’est tourné vers les États-Unis. « Nous étions connus en France pour ce que nous fournissions à Airbus. Pour nous rapprocher de l’autre géant du secteur, Boeing, nous devions aller aux USA ». Après plus de trois ans de recherches, Dedienne Multiplasturgy Group reprend en décembre 2015 l'entreprise Met2Plastic, située dans la banlieue de Chicago. « Nous fournissons des pièces d’intérieur pour des cabines d’avion pour des clients américains et européens. Et certains d’entre eux passent des commandes à nos filiales européennes. C’est un cercle vertueux », se réjouit Pierre-Jean Leduc.
À l’affût des opportunités
Le dirigeant normand reste ouvert aux opportunités en regardant particulièrement vers l’Allemagne ou les pays d'Europe centrale. « Nos clients s'internationalisent et nous travaillons pour de grands groupes. Cela nécessite de la proximité avec les marchés. Ainsi, dans le domaine industriel et automobile, l'Europe de l'Est c'est la logique », assure Pierre-Jean Leduc. Il ne néglige pas non plus l’Asie, s’étant rendu plusieurs fois en Chine, pour mesurer à la fois les immenses possibilités industrielles et économiques, mais aussi la complexité pour s’implanter. « Nous devons affiner notre stratégie en Asie, identifier les bonnes zones d’installation ». L’export, une nécessité pour le bon fonctionnement du groupe normand : « La survie de nos sites en France dépend de notre capacité et de notre vitesse de développement à l’international, les marchés français n'étant pas suffisant pour soutenir notre développement ». Une stratégie à l'export soutenue par un fort investissement : « Nous avons beaucoup modernisé notre parc ces derniers temps », souligne le dirigeant. Lui qui fut le premier en France à se lancer dans la fabrication additive, a passé une étape supplémentaire en investissant dans une machine permettant la production en série via cette technologie.
