L’Orci, l’observatoire régional des compétences industrielles, a interrogé les entreprises des Pays de la Loire sur leurs projets de recrutement pour le second semestre 2023. Dans une région où la part de l’industrie dans l’ensemble du tissu économique pèse parmi les plus importante de France, les besoins sont importants. Ce qui se vérifie aussi en Maine-et-Loire, où 58 % des entreprises industrielles souhaitent embaucher, soit environ 3 000 projets de recrutement. Et même si cette volonté est en baisse par rapport à la même période d’une année 2022 exceptionnelle, où elle atteignait des records avec 6 % de plus et 3 200 projets d’embauche, elle demeure forte, surtout dans certains secteurs.
Métallurgie, mode et plasturgie
C’est la métallurgie qui se taille la part du lion, avec plus de la moitié des entreprises (680) et 22 400 emplois. Arrivent ensuite les industries créatives et techniques de la mode et du luxe (150 établissements, 5 000 salariés), la plasturgie (90 établissements, 4 600 emplois), le caoutchouc, l’industrie chimique ou encore l’industrie des matériaux ou pharmaceutique. Dans tous ces domaines, on recrute, d’autant plus dans la région choletaise. Dans ce secteur des Mauges à la forte tradition industrielle, les projets de recrutement des entreprises sont au nombre de 1400, en hausse de 10 %, dans un secteur où le taux de chômage compte parmi les plus bas de France. Ailleurs dans le département, principalement en région angevine, dans le Saumurois et dans une moindre mesure dans le Segréen, les entreprises annoncent 1 620 projets de recrutement, en baisse de 17 % par rapport à 2022. Et l’industrie spécifique de l’ameublement et le bois, qui représente un secteur moins important avec 80 établissements pour 1 600 salariés, concentre à elle seule 13,2 % des projets de recrutement, devant la métallurgie (8,4 %), la mode et le luxe (6,5 %) et les industries des matériaux (6,2 %). "Les postes d’opérateurs concernent 7 projets de recrutements sur 10, complète Damien Le Mancq, chargé d’études pour l’Orci. Viennent ensuite les agents de maîtrise et les techniciens, pour 17 % et les ingénieurs, pour 9 %."
Deux tiers des postes en CDI
Si les ingénieurs ne comptent que pour que moins de 10 % des profils recherchés dans l’industrie en Maine-et-Loire, ils représentent tout de même environ 300 postes, pour une très grande majorité en CDI, à 91 %. Ce qui n’est pas le cas pour les autres projets de recrutement. Car sur les 3 000 postes concernés, les deux tiers sont en CDI, 21 % en intérim, 6 % en CDD et 9 % en contrat professionnel ou apprentissage. Pour les postes d’opérateurs, le nombre de CDI est de 57 % et celui des postes en intérim de 30 %. Pour les techniciens supérieurs, 84 % des projets de recrutement sont en CDI, 10 % en apprentissage et seulement 2 % en intérim. Dans le bassin choletais, ce sont les opérateurs de premier niveau qui sont les plus recherchés (160), devant les maroquiniers (140) et les professionnels des métiers de l’électronique et de l’électricité (95 %). Pour le reste du département, les projets de recrutement concernent en premier lieu des conducteurs de ligne de production (185), les logisticiens et manutentionnaires (150) et les spécialistes de la maintenance industrielle (125). Pour les entreprises industrielles qui ont répondu à l’enquête de l’Orci, 6 projets sur 10 sont considérés comme difficiles à réaliser, et jusqu’à près de 7 sur 10 dans le Choletais. Des entreprises qui exigent majoritairement recruter des personnes ayant déjà une formation propre au métier proposé, de même qu’une expérience professionnelle dans le domaine.
