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Damsia accélère le développement de son séparateur d’eaux de cale
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Damsia accélère le développement de son séparateur d’eaux de cale

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Créée en 2017 à Plougastel-Daoulas, l’entreprise Damsia développe une méthode innovante pour traiter les eaux de cale mazoutées des navires. Après une première levée de fonds de 600 000 € en 2019 qui lui a permis de mettre au point sa machine et de vendre ses premières unités, Jean-François Douard, son fondateur, organise un second tour de table pour accélérer sa commercialisation.

Jean-François Douard (à gauche) a créé la start-up Damsia en 2017 pour développer son séparateur d’eaux de cale — Photo : Jean-Marc Le Droff

C’est un projet qui trottait de longue date dans la tête de Jean-François Douard, ancien chef mécanicien dans la marine marchande. "J’avais constaté que les systèmes de séparation des eaux de cales mazouteuses n’avaient qu’une efficacité médiocre car ils n’avaient pas évolué depuis les années soixante-dix. Ça m’agaçait, car on passait énormément de temps à essayer de faire les choses correctement avec des outils inappropriés", retrace celui qui a également été superintendant, a participé à la construction de navires en Corée et a été l’un codirigeants de l’entreprise guipavasienne de maintenance de navires CNN MCO. Autant d’expériences qui l’ont conforté, en 2017, dans le projet de se lancer dans le développement d’une machine capable de séparer les eaux de cale de façon plus efficace afin de réduire l’impact environnemental lors de leur rejet en mer.

L’évaporation pour obtenir des eaux plus propres

Le point de départ est un principe tout simple : l’évaporation. "Je me suis dit qu’en faisant chauffer les caisses de résidus, l’évaporation de l’eau permettrait de réduire le volume à traiter, ce qui m’a amené à déposer un brevet pour un processus de distillation sous vide", explique le dirigeant. "Le fait de mettre le circuit de traitement en dépression permet d’obtenir une évaporation à partir de 40 °C, ce qui réduit les besoins énergétiques de la machine", souligne l’inventeur, dont le système utilise la chaleur du système de refroidissement du navire pour faire s’évaporer les eaux polluées, et permet actuellement de produire jusqu’à cinq tonnes d’eau propre par jour. Une eau traitée dont la qualité va au-delà des normes en vigueur. "Nous sommes trois fois inférieurs aux 15 ppm imposés par la réglementation", insiste Jean-François Douard, dont la machine est certifiée Marpol, la convention internationale pour la prévention de la pollution marine par les navires.

Nouvelle levée de fonds au premier trimestre 2023

Après une première levée de fonds de 600 000 euros en 2019 qui lui a permis d’embaucher un salarié, de continuer à développer son prototype et de vendre ses premières unités en 2021, Jean-François Douard, qui est par ailleurs soutenu par Bpifrance et la Région Bretagne, organise actuellement un second tour de table avec pour objectif de lever 450 000 euros. "Nous avons d’ores et déjà deux systèmes en exploitation sur des navires, et un troisième installé sur un yacht de luxe. Notre objectif est désormais d’accélérer la commercialisation, mais le délai de mise en œuvre est long et la résistance au changement est assez forte dans ce secteur. Notre solution peut pourtant être rentabilisée en dix mois", confie le dirigeant, qui emploie à ce jour trois salariés et a réalisé 350 000 euros de chiffre d’affaires en 2022. "Nous avons commencé à constituer un stock de machines afin de réduire les délais de livraison. Notre marché est international, mais nous allons dans un premier temps concentrer nos efforts pour séduire les armateurs européens", conclut-il.

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