Coupe du Monde de Rugby : plus de 400 millions d’euros de retombées attendues en Région Sud
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Coupe du Monde de Rugby : plus de 400 millions d’euros de retombées attendues en Région Sud

Avec six matchs à Marseille et quatre à Nice, plus de 20 % des rencontres de la Coupe du Monde de Rugby se déroulent en Région Sud. Institutionnels et entreprises se mobilisent pour tirer profit de cet événement sportif, dont les retombées sont estimées à plus de 400 millions d’euros dans la région.

Jean-Baptiste de Tourris, dirigeant de Vista et deux couturiers de l’atelier La Ficelle, Hourik Mohammad et Hussein Abdelrazak — Photo : Hélène Lascols

Cent jours avant le coup d’envoi de la Coupe du Monde de Rugby, les réservations des hôtels de Marseille et de Nice étaient déjà très dynamiques. Trois mois avant la compétition, 58 % des chambres commercialisées étaient déjà réservées à Marseille et 48 % à Nice pour les jours de matchs. Ces deux villes vont accueillir 10 rencontres, soit plus de 20 % des matchs de cet événement sportif. Localement, on attribue le bon niveau de réservation des hôtels à une action volontariste. "Notre région a été la seule région française à s’engager sur un plan d’actions aussi ambitieux", selon François de Canson, président du Comité régional du tourisme (CRT) Paca, qui a mené une campagne depuis un an et demi pour faire venir les supporter de rugby du monde entier sur les bords de la méditerranée.

Une attractivité renforcée

Avec 40 millions d’euros de retombées par match, la région peut s’attendre à recevoir plus de 400 millions d’euros de retombées directes… Et ceci sans compter sur les retombées économiques dont vont bénéficier les villes qui vont accueillir les camps de base des équipes de rugby : l’Afrique du Sud s’installe à Toulon, l’Écosse à Nice, l’Uruguay à Avignon.

Dans la capitale régionale du rugby, Toulon, l’accueil des Sud-Africains, les champions du monde en titre, a été vécu comme une victoire par la métropole. "Devenir camp de base, c’est renforcer au niveau national et international l’image d’un territoire attractif à l’identité et aux valeurs du rugby bien ancrées et bénéficier de retombées médiatiques et économiques conséquentes", soulignait Toulon Provence Méditerranée en mai 2022. Les Springboks s’entraînent au RCT Campus, au Stade Mayol, à la piscine du Port Marchand et au Palais des Sports de Toulon et sont hébergés au Grand Hôtel des Sablettes Plage, Curio Collection by Hilton, établissement de l’hôtelier toulonnais Stéphane Lelièvre. Mais aucune autre information ne filtre. Ainsi, du côté du RCT, qui met à disposition ses infrastructures, il est trop tôt pour évoquer d’éventuelles retombées, tant que la Coupe du monde de rugby n'est pas achevée.

L’équipe d’Afrique du Sud, Championne du Monde en titre, a choisi le Campus RCT pour y préparer la Coupe du Monde, du 29 août au 10 octobre 2023 — Photo : RCT

L’enjeu est touristique, il l’est aussi en termes d’attractivité économique. C’est pour cela que RisingSud, l’agence d’attractivité et de développement économique de la région, a décidé de se saisir de l’événement. Elle a sélectionné trente "pépites", parmi lesquels l’entreprise toulonnaise Égérie, spécialiste de la cybersécurité, le groupe niçois Ippolito ou le fabricant d’éclairage public Ragni, la biotech marseillaise ImCheck Therapeutics ou encore l’incontournable Kevin Polizzi, président d’Unitel, spécialiste en solutions de télécommunications. Elles forment une communauté visant notamment à valoriser l’image de la région en France et à l’international, à contribuer à l’attractivité du territoire à l’occasion des grands événements mondiaux, comme la Coupe du Monde de Rugby, puis les Jeux Olympiques 2024 et le Tour de France à Nice.

Vista dans la mêlée

Certaines entreprises veulent aussi profiter directement de l’effet Coupe du Monde, à l’image de la jeune entreprise marseillaise Vista (qui emploie cinq salariés et des couturiers de l’atelier d’insertion La Ficelle), qui avait lancé ses premiers ballons de football écoresponsables lors de la Coupe du Monde de Football, au Qatar. La campagne de prévente (400 ballons en un mois) avait été un succès et son dirigeant Jean-Baptiste de Tourris compte bien réitérer l’exploit cet automne avec, cette fois-ci, des ballons ovales. "Différentes tailles, différents modèles, dont certains seront parrainés par des joueurs ou joueuses de rugby seront proposés", explicite l’entrepreneur. Ce dernier souhaite aussi entériner son changement de modèle, qui consiste depuis le début de l’année à proposer des ballons en marque blanche. "De nombreuses entreprises vont surfer sur la vague de l’ovalie en offrant des ballons de rugby personnalisés à leurs collaborateurs, clients et partenaires. Nous avons déjà vendu plus de 25 000 pièces (tous sports confondus) en six mois." Les ballons sont fabriqués avec un partenaire indien, mais le client peut aussi choisir des ballons confectionnés, en partie ou en intégralité, en France. "Nous avons réalisé des ballons ovales aux couleurs de la région de Paris, de la métropole de Lille ou encore de la marque de moto Honda. Nous recevons des demandes tous les jours", confie Jean-Baptiste de Tourris.

Digital Vision sur les écrans niçois

Si jouer la carte de la Coupe du Monde relève du pari pour Vista, d’autres entreprises sont déjà certaines d’en profiter. Digital Vision (10 salariés, une trentaine d’intermittents, CA : 2 M€), prestataire technique audiovisuel, né à Nice en 2004, a été retenu sur appel d’offres au début du mois de juillet.

L’entreprise niçoise Digital Vision assure des prestations techniques pour des matches de football, spectacles, conventions d’entreprises ou encore auprès de l’OCDE ou de l’Unesco à Paris — Photo : Digital Vision

La société réalise les captations vidéo de concerts, de réunions ministérielles ou de chefs d’État, elle gère aussi les écrans géants lors des matchs à domicile de l’OGC Nice depuis 10 ans. Son dirigeant et principal actionnaire, Jean-François Boutin a voulu tenter sa chance en voyant qu’un lot par ville était prévu : "Je me suis dit qu’ils recherchaient un interlocuteur local, avec une bonne connaissance des stades. Nous avions une carte à jouer." Le stade de Nice, qui accueille quatre matchs, ses équipes le connaissent par cœur. L’enveloppe du lot atteint 45 000 euros et mobilisera 11 personnes à chaque match. Mais pour le dirigeant, c’est surtout une "grande fierté" qu’une petite entreprise niçoise ait pu être retenue par des instances internationales. "La captation de gros événements est notre quotidien. Il manquait une Coupe du Monde à notre palmarès." Pour Digital Vision, le match est d’ores et déjà gagné.

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